mardi 7 mars 2017

Dompteur d'anges

"Le Max Ender qui a pénétré entre ces murs n'existe plus. Celui qui a surgi des ruines de sa personnalité fracassée, de son corps martyrisé et de ses lectures orientées, personne ne le connaît, même pas Max. Mais il est impatient de tester sa détermination à rendre les coups. (...) Il leur laissera le temps de l'oublier.
Et ensuite, à leur tour de connaître cette sensation de déchéance impuissante, de chute irréversible."


Auteur : Claire Favan
Editeur : Robert Laffont
Collection : La Bête Noire
Genre : Thriller
Date de parution : 16 février 2017
Nombre de pages : 432
Prix : 20 €
Prix format Kindle : 13,99 €


Présentation de l'éditeur

On ne choisit pas sa famille. Encore moins celle de son ravisseur...
Condamné pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Max Ender a été jeté en pâture à ses codétenus par ceux-là mêmes censés assurer l'ordre et la discipline au sein de la prison. Lorsqu'il est reconnu innocent et libéré, ce n'est plus le même homme. Il n'a désormais plus qu'une seule idée en tête : se venger de cette société qu'il hait par-dessus tout.
Pour frapper ses bourreaux au coeur, il va enlever leurs enfants et, méthodiquement, au fil des ans, faire de ces petits anges des bêtes féroces avant de les envoyer punir ses tortionnaires à sa place. Tout se déroulera selon ses plans jusqu'à ce qu'une de ses créatures lui échappe et disparaisse dans la nature...

Mon Avis

Une couverture magnifique. Une sombre histoire de vengeance. Des enlèvements d'enfants et de la manipulation mentale. La plume de Claire Favan. Voici toutes les raisons pour lesquelles j'ai craqué pour ce thriller paru il y a 3 semaines. Résultat : une lecture addictive, des bouffées d'émotions intenses, entre révolte, peine, colère et sueurs froides. Vous voulez en savoir plus ? Je vous en parle maintenant.

Etats-Unis, 1986. Le corps de Kyle, 12 ans, est retrouvé violé, tabassé à mort et achevé à  coups de pierre dans la tête. Le seul suspect reste son meilleur ami, Max Ender, 22 ans, considéré comme "arriéré" avec son comportement naïf et serviable. Max crie son innocence mais ni son avocat ni le juge ne le croit. Il est transféré dans une prison fédérale, emplie de "détraqués sexuels de la pire espèce". A son arrivée, le maton n'hésite pas à révéler au co-détenu de Max que ce dernier est un violeur d'enfant. Dès cet instant, Max va subir pendant cinq années des viols, des coups, des humiliations, des insultes. Une véritable descente aux Enfers. Son esprit est détruit et son corps en morceaux, parsemé de cicatrices.
Jusqu'au jour où Max est libéré : le véritable meurtrier de Kyle a été inculpé. Après avoir récupéré une coquette somme de l'Etat en dédommagement, il cherche à se venger. Ses lectures sur la manipulation mentale, sur la survie et sur la psychologie l'ont en effet aidé à monter un projet hautement machiavélique : enlever les jeunes enfants de ses bourreaux et les "dresser" à tuer, à frapper, à voler afin qu'ils s'en prennent à ceux qui sont la cause de son calvaire. Cependant, l'un des enfants comprend plus tard que Max leur a menti. Il échappe à l'emprise de Max et disparaît.

Ce thriller m'a fait passer par toutes sortes d'émotions. Max a vécu un véritable enfer alors qu'on ne doute pas de son innocence. On ne peut qu'avoir qu'une profonde empathie pour ce personnage à la base gentil, naïf, mais qui ressort de prison anéanti, transformé en une créature difforme emplie de haine.

"Ce que ni Porter, ni Moore ne mesurent pleinement, c'est que s'ils ont fait emprisonner un innocent, c'est un être assoiffé de vengeance et ivre de haine envers la société qu'ils contribuent à libérer." (p.51).

Lorsque Max enlève des enfants âgés de 5 ans, il s'emploie d'abord à supprimer de leurs mémoires tous les souvenirs heureux avec leurs parents. C'est en cela également que le livre est parfois dur : il les maltraite, les manipule de manière à leur faire croire que la société est mauvaise. La société et tout ce qu'elle engendre : la musique, la lecture, toutes les distractions possibles sont néfastes. Les petits anges qu'il a créé sont dressés à tuer, à devenir insensibles.

"— Est-ce que tu pourrais tuer pour moi, Cameron ?  
Cameron a neuf ans. Après quatre ans de captivité, il a appris à écouter attentivement, à crocheter des serrures, à réparer des objets mécaniques simples, à survivre, à encaisser le plus intelligemment possible, à masquer la douleur, à devenir fort en apparence, comme le super-héros qu'il rêvait de devenir." (p.97).

Ensuite, j'ai apprécié le personnage de Cameron, le premier enfant que Max a arraché à ses parents. Il est attachant, intelligent, touchant (le passage où il décide de lui-même d'oublier ses parents car ses souvenirs sont trop douloureux m'a soulevé le cœur).

Quant au style, il est incisif, percutant, sans détour. La lecture devient addictive avec des chapitres courts et ce style particulier. L'atmosphère est relativement sombre dès les premières pages, et on est happés par cette tension diabolique. Puis un retournement de situation intervient à seulement un tiers du livre et nous voilà plongés une dizaine d'années plus tard dans une autre atmosphère. Un procédé étonnant et remarquable. Le rythme ralentit quelque peu mais l'ambiance sombre et morbide du début n'est jamais loin. Ensuite, la tension s'accélère une nouvelle fois, avec de l'action et des rebondissements.

Enfin, après une tension qui va crescendo jusqu'à la chute, la toute fin de l'histoire ne m'a pas pleinement satisfaite. Sans rentrer dans les détails, je dirai que j'aurais aimé une fin bien plus sombre, bien plus funeste encore. Néanmoins, cela n'enlève rien à la qualité de ce thriller, hautement maîtrisé et réussi (un quasi sans faute ^^).

Pour conclure, Dompteur d'anges est une histoire de vengeances cruelle et prenante. Une lecture addictive, une tension diabolique, de l'émotion à l'état brut, une vengeance monstrueuse, des personnages bien construits et attachants. Tout ceci orchestré par une plume magistrale et percutante. Que demander de mieux ?


A bientôt pour une prochaine chronique ^^





4 commentaires:

  1. Coucou ma coupinaute !
    J'ai lu le début et la fin de ton avis étant en pleine lecture de ce livre. Un happy ene ? Ca me parait mal parti mais mon dieu que ce roman est prenant. D'ailleurs, j'y retourne de suite. Je reviendrai lire ta chronique ce soir ou demain dès que j'ai terminé cet ouvrage.
    Bisoussssss

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    1. Coucou ma belle :)
      Ah ah je ne te dis rien sur la fin (mais tu l'as sûrement terminé, vu mon retard pour répondre aux commentaires...).
      J'espère vraiment qu'il te plaira !
      Bisousssssss

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  2. Celui-ci a l'air de faire encore plus peur !!!!!

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    1. Il a des passages assez durs... je suis une âme sensible ^^.
      Mais il ne fait pas particulièrement peur.

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