mardi 19 décembre 2017

[Noël 2017] Ma sélection de livres à offrir !

Tic tac tic tac... L'heure de Noël approche. Avez-vous fini vos emplettes ? Si ce n'est pas le cas comme moi, je vous propose des petites pépites lues, chroniquées et approuvées, à offrir à ceux que vous aimez. Suivez le guide.


De l'Histoire...

Ces Rêves qu'on piétine, Sébastien Spitzer (Editions de l'Observatoire)



Il est l'un de mes gros coups de cœur de la rentrée littéraire. Dans son premier roman, le journaliste Sébastien Spitzer croise plusieurs destins. Celui de Magda Goebbels, proche d'Hitler, qui s'enferma avec ses enfants dans un bunker lors des bombardements sur Berlin en 1945. Puis celui d'Ava, une petite fille née à Auschwitz qui porte avec elle des lettres des prisonniers, dont celle du père de Magda Goebbels. Un roman bouleversant, à l'écriture sensationnelle, qui ne s'oublie pas. C'est un incontournable.

Ma chronique



Victor Hugo, Max Gallo (XO Editions)


Suite au décès de l'Académicien Max Gallo en juillet dernier, XO Editions rassemble en un seul volume ses deux biographies sur Victor Hugo : Je serai celui-là... et ... Je suis une force qui va. Max Gallo retrace année par année la vie du célèbre poète, de sa naissance à son dernier souffle. L'historien nous offre un récit passionnant et accessible à tous. Nous découvrons grâce à lui son enfance mouvementée, son talent précoce, son engagement politique mais aussi ses travers et bizarreries. Les amoureux de la poésie, de la littérature, ou les curieux seront ravis de lire cette brillante biographie.

Ma chronique



Underground Railroad, Colson Whitehead, traduit par Serge Chauvin (Albin Michel)


Au XIXe siècle, Cora a 16 ans lorsqu'elle décide de s'enfuir de la plantation de coton avec un autre esclave, Caesar. Sa grand-mère, Ajarry, a été arrachée aux siens, en Afrique, puis envoyée de force en Amérique où elle fut achetée par le vieux Randall, maître de la plantation de coton. Mabel, la mère de Cora fut la seule de ses cinq enfants qui ait survécu et dépassé les 10 ans d'existence. Elle a réussi à s'enfuir de la plantation, abandonnant Cora à son sort. Tout ce que sa grand-mère et sa mère lui ont laissé, c'est ce lopin de terre qu'elle tente de défendre face aux autres esclaves qui le convoitent. L'auteur nous montre le système de la plantation, la vie que les esclaves mènent, les châtiments monstrueux, la misère des esclaves, les rares "privilèges" que certains d'entre eux peuvent obtenir, la violence entre esclaves. Cora finira par s'enfuir et son odyssée à travers quelques Etats américains lui dévoilera alors le vrai visage de l'Amérique... Une écriture cinématographique, des descriptions réalistes et un univers imaginaire original, Underground Railroad dépeint une intrigue criante de vérité. Colson Whitehead a ce talent incroyable de mêler réel et imaginaire pour dénoncer une vérité historique : l'esclavage et cette Amérique violente, impitoyable.






L'Ordre du jour, Eric Vuillard (Actes Sud)


Faut-il offrir le prix Goncourt 2017 ? Réponse simple, claire et précise : oui. En tous cas, les férus d'Histoire seront comblés. Eric Vuillard nous raconte les coulisses de l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie en 1938. Un récit sidérant, instructif et passionnant sur les prémices de la Seconde Guerre mondiale.

Ma chronique






La Disparition de Josef Mengele, Olivier Guez (Grasset)


Autre récit instructif et passionnant, celui de la fuite de Josef Mengele, le médecin d'Auschwitz, en Argentine, ses réussites puis sa descente aux Enfers. Un style clair, concis, un vrai travail de recherche, une réflexion poussée sur les événements d'après-guerre, les passionnés d'Histoire seront plus que comblés. Olivier Guez a été récompensé avec le Prix Renaudot 2017.

Ma chronique





Bakhita, Véronique Olmi (Albin Michel)



Ici, il n'est plus question de Seconde Guerre mondiale, mais d'esclavage. Véronique Olmi nous relate l'incroyable destin de Bakhita, une fillette arrachée à sa famille en Afrique, esclave pendant de rudes années, puis devenue religieuse. Ce roman est une valeur sûre. Il est bouleversant, dur, raconté légèrement à la manière d'un conte. Une valeur sûre, récompensée par le Prix Roman Fnac de cette année.

Ma chronique





Du Nature Writing...


Dans la forêt, Jean Hegland, traduit par Josette Chicheportiche (Gallmeister)


Les membres du groupe Facebook Picabo River Book Club (spécialisé en littérature nord-américaine) sont unanimes : ce roman a été un gros coup de cœur pour la majorité d'entre eux. Dans la forêt regroupe les écrits de Nell, une jeune fille de 17 ans qui vit seule avec sa sœur Eva, dans leur maison située en plein cœur d'une forêt. C'est une forme de journal mais qui ne comporte pas de date. Le temps est en effet, comme suspendu : il n'y a plus aucun repère temporel formel sans électricité. Nell et Eva, orphelines, vivent en effet dans un monde qui a considérablement changé : le téléphone a cessé de sonner définitivement, l'électricité décline puis n'existe plus, l'essence se raréfie. Au-delà de l'aspect post-apocalyptique qui ravira les fans du genre, ce roman est brillant par ses beaux messages qu'il véhicule. Il peut être un avertissement, une dénonciation de la société de consommation ou plus largement, du monde déséquilibré dans lequel nous vivons aujourd'hui. Jean Hegland nous décrit avec un réalisme saisissant les nouvelles vies de ces deux orphelines, entre présent, souvenirs heureux et regrets douloureux. C'est une œuvre touchante, émouvante, qui rend hommage à cette forêt, à la nature, à ce qu'elle peut nous offrir. Ce roman est magnifiquement bien écrit, et profondément puissant. Peu importe ce que vous avez l'habitude de lire, cette lecture ne vous laissera pas indemne. 

Ma chronique



Et au milieu coule une rivière, Norman Maclean, traduit par Marie-Claire Pasquier (Rivages)


Une autobiographie qui aspire à l'apaisement grâce aux descriptions de la nature somptueuse du Montana ? On signe immédiatement. Publié pour la première fois en 1976, dans son récit, Norman Maclean nous relate son enfance dans la région des Rocheuses, dans le Montana, au début du XXe siècle. La famille Maclean s'installe dans le Montana en 1909, dans une région montagneuse où règnent silence, nature et solitude. Le père de l'auteur est révérend. Il est exigeant mais aimant envers ses deux fils. Sa mère est une femme discrète, qui consacre son temps et son énergie à sa famille. Son frère, Paul, est l'enfant terrible. Il est l'exact opposé de son frère : Paul aime les paris, l'alcool et les femmes ; Norman dépeint un portrait plutôt parfait de lui-même, il est posé, discret, et mène de brillantes études. Ils sont très différents l'un de l'autre mais il existe un lien très fort entre eux. Ce qui les rapproche, ce pourrait être la pêche, qui se révèle être un véritable art de vivre pour les deux frères. Cette rivière omniprésente, qui sillonne le roman, est le lien entre les générations, elle est la mémoire et les souvenirs, elle est le témoin d'un temps révolu. Dans ce monde solitaire, serein et magnifique, Norman Maclean met en lumière l'importance de la pêche, véritable religion, de la nature et de la famille. Préfacée par Robert Redford, le réalisateur du film inspiré du livre, cette nouvelle édition est un vrai petit bijou.

Ma chronique


Du roman noir...


Nulle part sur la terre, Michael Farris Smith, traduit par Pierre Demarty (Sonatine)


Maben et sa fille de 5 ans, Annalee, qui déambulent seules au bord de la route. La jeune femme porte sur son épaule un sac-poubelle qui contient toutes leurs affaires, tout ce qu'il leur reste, c'est-à-dire quelques vêtements. Leurs peaux sont brûlées par le soleil. Elles marchent vers McComb, une petite ville du Mississippi. Cette femme et cette petite fille m'ont fait penser à l'homme et à son fils de La Route, roman mythique de Cormac MacCarthy. Suite à de multiples coups du sort, Maben est contrainte de retourner dans la ville où elle a grandi. Elle est partie de là-bas avec rien. Elle y retourne avec rien, mis à part sa fille. Pratiquement sans argent, elles dorment dans les toilettes d'une station-service. Leurs affaires, tout ce qu'elles possèdent, tiennent dans un sac-poubelle. L'autre personnage principal, Russell, sort de prison après onze années de détention. Arrivé à McComb, il descend du bus lorsque deux hommes viennent à sa rencontre pour le passer à tabac. L'un des deux hommes lui jure qu'il paiera pour ce qu'il a fait. Russell qui n'aspire qu'à vivre une vie tranquille, se voit régulièrement harcelé, agressé, menacé par ces deux hommes. Son seul allié est son père, qui vit dans une ville à proximité. Mais la vie de Russell est bouleversée : sa mère est décédée pendant son incarcération, son ex-fiancée Sarah s'est mariée avec un autre homme et a fondé une famille. Il a tout à reconstruire. Un excellent roman noir, digne des plus grands romans américains. C'est un livre poignant, à la fois sombre et lumineux, sur la rédemption et le pardon.



Par le vent pleuré, Ron Rash, traduit par Isabelle Reinharez (Seuil)



Né au départ d'un fait divers vieux de 20 ans, Par le vent pleuré n'est pas l'histoire toute simple d'une jeune fille disparue et de deux frères suspects. Ron Rash va beaucoup plus loin et entraîne le lecteur vers des abysses inattendus. Tout est lié : le contexte actuel de la guerre du Vietnam, les communautés hippies, la rivalité de deux frères que tout oppose. Il y a d'une part le "Summer of love", la liberté, la drogue, le sexe, le plaisir. De l'autre, il y a ce conservatisme qui oppose les deux frères. Puis, il y a le thème fort du souvenir, ce "sursaut" de la part de Ligeia contre l'oubli. La découverte de ses restes poussent en effet les personnages à se souvenir, à se confronter à leurs passés, à leurs erreurs, à révéler enfin la vérité. Par le vent pleuré est un très bon roman noir, dur et bouleversant, sur la fin d'une époque, qui ne peut pas laisser indifférent.

Ma chronique



Ils plairont à tous les coups...

La Tresse, Laëtitia Colombani (Grasset)



L'histoire de trois femmes issues de trois continents différents. Elles ne se connaissent pas. Leurs modes de vie ne sont évidemment pas les mêmes. Smita vit en Inde et elle est considérée comme un rebut de la société. Guilia, Sicilienne, est ouvrière dans l'atelier que dirige son père. Sarah, de Montréal, est associée dans un prestigieux cabinet d'avocats. Pourtant, un point commun les unit. Cet élément, nous le saurons qu'à la fin du récit. un roman bouleversant, aux personnages attachants, au style clair et lissé. Trois femmes choisissent de prendre leurs destins en main malgré la discrimination, les traditions, la violence des hommes. Elles ont décidé de livrer bataille. Même si le récit contient quelques petits défauts des premiers romans (quelques clichés, style relativement simple), le charme opère et la fin est juste magnifique.

Ma chronique


L'Absente de Noël, Karine Silla (Editions de l'Observatoire)


Sophie, 20 ans, part en mission humanitaire au Sénégal avec sa meilleure amie, Pamela. Elle le jure à sa mère Virginie, elle sera rentrée en France le 24 décembre. Le jour J, seule Pamela est montée dans l'avion. Qu'est-il arrivé à Sophie ? A-t-elle fugué ? Est-elle prise en otage ? A-t-elle eu un accident ? Sa mère, son beau-père Gabriel, son grand-père et sa petite sœur décident de partir à sa recherche à Dakar. Son père, Antoine, sa belle-mère, Fanny, et son demi-frère, Paul, sont aussi de la partie... Mais ces deux familles ne s'entendent absolument pas. Le passé a fait naître en eux beaucoup de rancœur. Au Sénégal, les masques tombent, les langues se délient. La haine entre les deux femmes est à son paroxysme. Vont-ils enfin se comprendre ? Vont-ils faire face aux souffrances des uns et des autres qui perdurent depuis 20 ans ? Vont-ils retrouver la trace de Sophie ? L'Absente de Noël est un roman remarquable, un vrai régal de lecture. Il relate l'histoire d'une famille recomposée dans laquelle tous les protagonistes souffrent, chacun à leur manière. L'auteure use de son talent pour décortiquer les sentiments complexes de ces personnages à fortes têtes. Elle inclut également dans son récit l'histoire d'une famille sénégalaise, à travers les us et coutumes du pays. Répliques cinglantes, passés troubles, souffrances dissimulées, secrets enfouis, ce roman familial est à la fois passionnant, sincère et puissant.




Eleanor Oliphant va très bien, Gail Honeyman, traduit par Aline Azoulay-Pacvon


Eleanor Oliphant a trente ans, elle est comptable dans une entreprise de design graphique, elle nous dit qu'elle a un physique plutôt moyen et elle est célibataire. Elle est plongée dans une solitude morne et permanente. Elle n'a pas d'amis, pas de famille, hormis sa mère qu'elle appelle tous les mercredis soirs. Elle boit ses deux bouteilles de vodka qu'elle étale sur le week-end, "pour n'être jamais ni soûle ni sobre". En outre, Eleanor est très intelligente. Férue de mots croisés et curieuse de tout, elle est dotée d'une culture générale très riche. Un événement majeur va survenir dans la vie réglée d'Eleanor : elle tombe amoureuse d'un chanteur d'un groupe de rock local. Elle le sait, c'est l'homme de sa vie. Soudainement, elle va d'elle-même changer le cours de son existence : elle achète un ordinateur avec une connexion internet, elle lit de la presse féminine, elle va chez l'esthéticienne, le coiffeur, etc. un livre bouleversant, avec un personnage central inoubliable et férocement attachant.



J'espère que cette petite sélection vous aura donné des idées cadeaux pour vos proches (ou pour vous !). 

Si on ne se recroise pas, je vous souhaite de passer de joyeuses fêtes en famille ou entre amis !

A bientôt pour une prochaine chronique ^^



4 commentaires:

  1. Coucou ma coupinaute !
    J'aurais préféré que tu fasses un article sur les livres que tu espères trouver au pied du sapin^^. Alors ça sera surprise intégrale en croisant les doigts très très fort. De gros gros becs.

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    1. Coucou ma coupinaute ^^
      Ha ha j'ai aussi cherché un article de ce type sur ton blog :D Ce sera aussi la surprise pour toi, j'espère que mon choix te plaira ma belle.
      Gros gros bisous !

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  2. La Tresse de Laëtitia Colombani est probablement celui qui m'intrigue le plus, vu les avis dessus.
    De joyeuses fêtes à toi aussi !

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    1. La Tresse est vraiment un petit bijou.
      Joyeuses fêtes Marine !

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