mardi 9 janvier 2018

"Tue-moi" de Lawrence Block

Vis ma vie de... tueur à gages philatéliste

"Quel soulagement. Mon mari n'était pas en train de batifoler avec une autre femme. Il l'a juste tuée."



Présentation de l'éditeur

Nicholas Edwards vit à la Nouvelle-Orléans avec sa femme et sa fille, où il est l'un des deux associés d'une entreprise qui rénove et revend des maisons dévastées par le passage de l'ouragan Katrina. Entre sa famille et sa collection de timbres, il oublie peu à peu que dans une autre vie, son métier était d'éliminer des gens. Lorsque l'économie régresse et que ses affaires périclitent, un nouvel ouragan survient sous la forme d'un coup de téléphone de son ancien agent, l'énigmatique et truculente Dot, qui lui propose de reprendre du service et de redevenir l'homme qu'il fut : Keller, le tueur à gages. De New York aux Caraïbes, et jusqu'au grand finale qui se déroule à Cheyenne, où une veuve lui demande de gérer la collection de timbres de son défunt mari, Keller va devoir franchir les turbulences du cyclone tout en préservant la vie de Nicholas Edwards...


Mon Avis

En décembre, j'ai eu la surprise de recevoir le cinquième tome des aventures de John Keller, le tueur à gages passionné de timbres de collection, créé par l'auteur américain Lawrence Block. Même si je n'ai pas lu les tomes précédents, j'étais curieuse d'en savoir plus sur ce personnage père de famille qui doit reprendre son activité de tueur à gages, tout en ne manquant aucune vente aux enchères entre deux ordres de mission. Autant le dire tout de suite, je n'ai pas été déçue de ma lecture : suspense, humour, énigmes, ce roman est plein de surprises.

A la fin du quatrième tome, Keller avait fini par changer totalement de vie. Il s'appelle désormais Nicholas Edwards, il est marié à Julia, il a une petite fille et il se retrouve associé dans une entreprise qui achète des maisons dévastées par l'ouragan Katrina pour les réparer et les revendre. Mais sa petite entreprise s'effondre rapidement. Il n'a pas d'autre choix que de reprendre son ancienne activité : tueur à gages. Dot, celle qui est en contact téléphonique avec lui dans le cadre de son ancien métier, lui confie à nouveau des contrats. Difficile pour ce fou de philatélie de reprendre ses anciennes habitudes... comme lorsqu'il s'apprête à éliminer une de ses prochaines victimes :

"Etait-il capable de le faire ?
Voilà quelques années qu'il menait une vie radicalement différente, et il réalisa soudain qu'il avait pu devenir une tout autre personne. Il avait une femme, une fille, une maison, une société à faire tourner. (...) Il avait répondu présent lorsqu'il avait été convoqué comme juré, il avait été volontaire à Ground Zero au lendemain du 11 septembre. Tout en conservant sa part sombre, qu'il n'avait abandonnée que lorsqu'il s'était installé à la Nouvelle-Orléans." (page 42)

Ce retour aux sources est difficile pour Keller, qui commet parfois des erreurs lourdes de conséquences... 

Sa passion pour les timbres de collection prend tellement le dessus sur son métier que l'association des deux activités devient humoristique. En effet, ce hobby dévorant lui permet d'acquérir des connaissances (in)utiles pour ses missions : "Puerto de Cutuco était la seule autre ville salvadorienne dont il connaissait le nom, parce que l'un des timbres de la série de 1935 était illustré avec le quai de Cutuco." Cependant, Keller est tellement obsédé par sa passion des timbres qu'il doit parfois choisir entre un rendez-vous déterminant pour ses missions et une vente aux enchères... cela donne des situations délicieusement cocasses.

Evidemment, Keller fait face à beaucoup d'obstacles. Lorsqu'il rentre à La Nouvelle-Orléans (là où il vit avec sa petite famille) pour un contrat, l'enjeu pour lui est de ne pas se faire reconnaître par les gens qui ont l'habitude de le voir. Ses missions sont souvent de véritables casse-têtes, le suspense est maîtrisé et le rythme se révèle haletant.

"Bon sang.
La séance du mercredi matin à Peachpit serait consacrée à la Grande-Bretagne et au Commonwealth, et il y avait plusieurs lots sur lesquels Keller espérait enchérir. La vente commençait à 10 heures et il venait d'accepter un rendez-vous au New York Athletic Club
à 10 heures 15." (page 95)

En bref, Tue-moi marque le retour de Keller le philatéliste en tant que tueur à gages. Humour, suspense, énigmes en tous genres, ce cinquième tome s'est révélé être une agréable surprise. Un thriller divertissant qui mêle habilement humour grinçant, suspens et aventure. 



Un grand merci à la collection Série Noire des éditions Gallimard !



Tue-moi (Hit Me), Lawrence Block, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sébastien Raizer, Gallimard, collection "Série Noire", octobre 2017, 323 pages, 19 €.



S'offrir ou offrir Tue-moi !




A bientôt pour une prochaine chronique ^^



1 commentaire:

  1. Je n'ai lu aucun livre de série mais ça m'a l'air pas mal et franchement décalé.
    Merci de la découverte.
    Bonne journée

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