lundi 19 septembre 2022

"Ce genre de petites choses" de Claire Keegan

 Comme il se sentait presque grand et léger à marcher avec cette fille près de lui et une joie fraîche, nouvelle, inouïe dans le coeur !




Description

En cette fin d’année 1985 à New Ross, Bill Furlong, le marchand de bois et charbon, a fort à faire. Aujourd’hui à la tête de sa petite entreprise et père de famille, il a tracé seul sa route : élevé dans la maison où sa mère, enceinte à quinze ans, était domestique, il a eu plus de chance que d’autres enfants nés sans père.
Trois jours avant Noël, il va livrer le couvent voisin. Le bruit court que les sœurs du Bon Pasteur y exploitent à des travaux de blanchisserie des filles non mariées et qu’elles gagnent beaucoup d’argent en plaçant à l’étranger leurs enfants illégitimes. Même s’il n’est pas homme à accorder de l’importance à la rumeur, Furlong se souvient d’une rencontre fortuite lors d’un précédent passage : en poussant une porte, il avait découvert des pensionnaires vêtues d’horribles uniformes, qui ciraient pieds nus le plancher. Troublé, il avait raconté la scène à son épouse, Eileen, qui sèchement lui avait répondu que de telles choses ne les concernaient pas.
Un avis qu’il a bien du mal à suivre par ce froid matin de décembre, lorsqu’il reconnaît, dans la forme recroquevillée et grelottante au fond de la réserve à charbon, une très jeune femme qui y a probablement passé la nuit. Tandis que, dans son foyer et partout en ville, on s’active autour de la crèche et de la chorale, cet homme tranquille et généreux n’écoute que son cœur.
Claire Keegan, avec une intensité et une finesse qui donnent tout son prix à la limpide beauté de ce récit, dessine le portrait d’un héros ordinaire, un de ces êtres par nature conduits à prodiguer les bienfaits qu’ils ont reçus.


Mon Avis express

Les Thèmes 

  • Irlande, 1985.
  • Le scandale des "Madgalene Sisters".
  • La générosité.
  • La bienveillance.
  • La situation difficile des filles-mères.
  • L'importance de la famille et des petits bonheurs simples.

Les Plus ☀

  • Comme l'allure d'un conte de Noël.
  • Un héros au coeur pur, généreux et bienveillant.
  • Le rappel d'un épisode douloureux du passé irlandais.
  • Un bon roman qui donne envie de se documenter.
  • Un roman qui "soigne" une panne de lecture.
  • Un style d'écriture simple et accessible.


Les Moins ☁

  • J'aurais peut-être voulu un peu plus d'informations sur le scandale des Magdalene Sisters...


En bref

... mais c'est peut-être à moi de faire ce travail, ce petit effort... car Claire Keegan cherche à nous interpeller sur le triste sort de ces jeunes filles, mais aussi elle nous livre un petit roman plein d'espoir et de bienveillance. Une petite pépite parfaite pour cette prochaine fin d'année.


L'extrait

     " "Il faut toujours qu'il y en ait un pour tirer le mauvais numéro."
        Certains soirs, Furlong restait là avec Eileen, à discuter de ce genre de petites choses. D'autres fois, après une journée où il avait soulevé de lourds fardeaux ou été retardé par une crevaison et trempé sur la route, il se nettoyait à la brosse, mangeait son repas et s'écroulait tôt dans le lit, puis se réveillait durant la nuit, Eileen en plein sommeil à son côté - et il demeurait là sans dormir, son esprit tournant en rond, s'agitant, au point qu'il finissait par être obligé de descendre et de mettre la bouilloire à chauffer pour le thé." (page 19).


★★★★☆


Ce genre de petites choses (Small Things Like These) de Claire Keegan (Irlande), traduit par Jacqueline Odin, Le Livre de Poche, 124 pages, 2022.



jeudi 30 janvier 2020

"Le Sorceleur, tome 1 : Le Dernier Voeu" d'Andrzej Sapkowski

Geralt, survivant de l'enfer !
Geralt, souvent croise le fer !

« Pour devenir sorceleur, il faut naître dans l'ombre du destin, et peu d'individus naissent dans l'ombre du destin. Voilà pourquoi nous sommes si peu nombreux. »



Présentation de l'éditeur

Geralt de Riv est un homme inquiétant, un mutant devenu le parfait assassin grâce à la magie et à un long entraînement. En ces temps obscurs, ogres, goules et vampires pullulent, et les magiciens sont des manipulateurs experts. Contre ces menaces, il faut un tueur à gages à la hauteur, et Geralt est plus qu'un guerrier ou un mage. C'est un sorceleur.
Au cours de ses aventures, il rencontrera une magicienne capricieuse aux charmes vénéneux, un troubadour paillard au grand coeur... et, au terme de sa quête, peut-être réalisera-t-il son dernier voeu : retrouver son humanité perdue.


Mon Avis

Si vous connaissez déjà le guerrier mutant aux pouvoirs surnaturels doté d'une longue chevelure blanche et orné d'une profonde cicatrice au visage, vous êtes alors soit féru(e) de jeux vidéos, de littérature fantasy... ou vous avez Netflix. Bonne pioche ?
Avant tout, Le Sorceleur est une saga qui rassemble plusieurs nouvelles dont la publication a débuté en 1986. Surnommé le "Tolkien polonais", Andrzej Sapkowski s'inspire de la mythologie slave et de l'histoire de son pays. En 2007 sort le premier opus de la saga en jeu vidéo, quelques années après une adaptation télévisée polonaise en 2001. Puis, depuis décembre 2019, la fameuse première saison est disponible sur Netflix. Je ne vais pas comparer ici la série et le livre car je n'ai pas Netflix (merci de ne pas me jeter de pierre ^^). Cependant, j'ai tellement entendu parler de cette saga que je me suis fait un devoir de lire ce premier tome (rien que ça !).

Première chose à savoir, ce volume est composée de nouvelles. En réalité, l'auteur les a publiées régulièrement dans un magazine polonais à partir de 1986, et ce tome regroupe sept de ces nouvelles. Celles-ci sont entrecoupées d'une nouvelle, La Voix de la raison, qui sert d'interlude. Même si toutes sont centrées sur le héros, elles ne suivent pas véritablement un ordre linéaire. Elles ne se font pas vraiment écho. Cependant, ce n'est pas gênant pour la lecture, car les nouvelles ont le mérite d'être assez courtes, et elles savent capter notre attention jusqu'à la dernière page.

Pas de doute, cette saga entre bel et bien dans le registre de la fantasy classique : un héros guerrier aux origines mystérieuses, de la magie, des créatures malfaisantes, des malédictions, des allusions aux contes et légendes populaires, un monde médiéval... tout y est. 

"- La princesse a l'allure d'une strige ! hurla-t-il. De la strige la plus strige dont j'ai jamais entendu parler ! Sa Grandeur la fille du roi, ce maudit superbâtard, a quatre coudées de haut ; elle fait penser à une barrique de bière ; elle a une gueule qui va d'une oreille à l'autre, pleine de dents aiguisées comme des poignards, des yeux rouges et des boucles rousses, de grosses paluches griffues de chat sauvage qui descendent jusqu'à terre ! Je m'étonne que nous n'ayons pas encore commencé à adresser son portait aux cours amies ! La princesse, que la peste l'étouffe, a déjà quatorze ans, il est temps de songer à la marier à quelque prince héritier !" (page 25).

Goules, vampires, striges, loups-garous, faunes, djinns, humains maudits... la mythologie créée par Sapkowski est riche et fascinante. On croise également beaucoup de références aux contes, par exemple Blanche-Neige et les sept nains ou La Belle et la Bête.

Toutefois, la pièce maîtresse de cette saga, c'est bien Geralt de Riv, le personnage principal. Sorceleur de son état, il est chargé de tuer les monstres qui infestent ce monde. Il a d'ailleurs deux épées : une en argent pour combattre les créatures maléfiques, et une ordinaire pour les humains. Mercenaire doté de capacités surnaturelles, on apprend dans ce premier opus qu'il a subi dans l'enfance des mutations génétiques. Peu loquace, mais doté d'un franc-parler désarçonnant, c'est un personnage mystérieux et attirant. Il attise la curiosité par son passé trouble, ses doutes sur la foi et sur la nature humaine.

"Les gens, dit Geralt en détournant le tête, aiment bien inventer des monstres et des monstruosités. Ca leur donne l'impression d'être moins monstrueux eux-mêmes." (page 233).

Quant au style, celui-ci reste neutre, sans fioriture ni poésie. Pas de longues descriptions, pas de détails inutiles. Ce sont des récits d'aventures ponctués régulièrement de moments d'action, et ce manque de "fantaisie" n'est vraiment pas important puisque ce premier tome reste divertissant et addictif. 

Enfin, même si le titre de l'article laisse paraître une intrigue "à la Ken le Survivant", sachez qu'en réalité il n'en est rien ! Oui, il y a du sang et de la violence, mais je tiens à souligner que l'image des femmes dans cette saga est plutôt positive. Ici, les femmes sont prêtresses au caractère bien trempé, princesses guerrières, sorcières aux pouvoirs destructeurs, ou reines charismatiques. On est loin des femmes faibles ou quasi-absentes de la littérature fantasy classique.

En bref, Le Dernier Voeu est une très bonne surprise. Les férus de littérature fantasy seront enchantés, car on retrouve toutes les références du genre. Le plus de cette saga reste le héros, Geralt de Riv, un personnage mystérieux dont on a furieusement envie de découvrir la suite de ses aventures. 


✮✮✮✮✰

Le Sorceleur, tome 1 : Le Dernier Voeu (Ostatnie życzenie), Andrzej Sapkowski, Bragelonne, traduit du polonais par Laurence Dyèvre, avril 2011, 384 pages, 7,10 €, format Kindle : 5,99 €.


Bonus : 




Bonnes lectures !

Bérangère

mardi 29 janvier 2019

"Une douce lueur de malveillance" de Dan Chaon

Folles réalités

"On a les yeux fermés et on sent une présence cachée non loin de soi, une présence qui observe, se rapproche, et dont il émane une certaine malveillance."


Présentation de l'éditeur


« Nous n'arrêtons pas de nous raconter des histoires sur nous-mêmes. Mais nous ne pouvons maîtriser ces histoires. Les événements de notre vie ont une signification parce que nous choisissons de leur en donner une. »
Tel pourrait être le mantra de Dustin Tillman, psychologue dans la banlieue de Cleveland. Ce quadragénaire, marié et père de deux adolescents, mène une vie somme toute banale lorsqu'il apprend que son frère adoptif, Rusty, vient d'être libéré de prison. C'est sur son témoignage que, trente ans plus tôt, celui-ci a été condamné à perpétuité pour le meurtre de leurs parents et de deux proches. Maintenant que des tests ADN innocentent son frère, Dustin s'attend au pire.
Au même moment, l'un de ses patients, un policier en congé longue maladie, lui fait part de son obsession pour une étrange affaire : la disparition de plusieurs étudiants des environs retrouvés noyés, y voyant la marque d'un serial killer. Pour échapper à sa vie personnelle, Dustin se laisse peu à peu entraîner dans une enquête périlleuse, au risque de franchir les limites que lui impose son rôle de thérapeute.
Plongée dans les ténèbres, celles d'un homme submergé par ses propres contradictions et les failles de sa mémoire, Une douce lueur de malveillance est un livre virtuose et vénéneux. Une écriture glaçante, une inventivité littéraire qui bouscule les structures du roman contemporain : rarement un écrivain aura su explorer le mystère de l'identité avec un réalisme aussi obsédant.


Les Thèmes 

  • La mémoire.
  • La vengeance.
  • La folie.
  • Les théories du complot.
  • Les sectes sataniques secrètes aux Etats-Unis.
  • Le deuil.

Les Plus

  • Une citation des Fables de Jean de la Fontaine qui ouvre le roman.
  • Une structure singulière qui marque les esprits (espaces mystérieux, retours en arrière, chapitres saccadés, pensées des personnages retransmises dans un tableau, des phrases inachevées, etc.).
  • Une plongée étrange dans la conscience d'un personnage torturé par son passé.
  • Le suspense palpable tient le récit en haleine : qui a tué les parents, l'oncle et la tante de Dustin ? Et finalement, qui est réellement Dustin ?
  • Le fils cadet de Dustin, Aaron, confronté à la rupture brutale de sa famille, m'a touchée.
  • L'intrigue, très sombre, aborde le thème des sectes sataniques aux Etats-Unis et les folles rumeurs qu'elles ont générées.


Les Moins ☁

  • Le style d'écriture de Dan Chaon peut rebuter bon nombre de lecteurs. Il retranscrit en quelque sorte l'esprit perturbé de Dustin, avec des phrases inachevées, des espaces successifs étranges entre certains mots...
  • Une structure narrative perturbante.
  • L'auteur ne répond pas à toutes nos interrogations. Personnellement, cela ne m'a pas dérangée mais des lecteurs pourraient ne pas apprécier la méthode de l'auteur.
  • Le récit a parfois quelques longueurs. Cependant, elles n'ont pas non plus gêné ma lecture.



En bref

Une douce lueur de malveillance est un roman atypique aux allures de polar qui ne laisse pas indifférent. Il a le mérite de nous torturer inlassablement l'esprit. J'ai vraiment eu l'impression d'avoir lu un chef-d'oeuvre, un roman hors du commun. Je compte bien le relire dans quelques années tant ce roman m'intrigue, encore maintenant.

Merci aux éditions Albin Michel pour cette lecture atypique et inoubliable.


L'extrait

     "Je le voyais parfois fumer une cigarette dans le jardin ; l'odeur entrait par la fenêtre et, depuis ma chambre à l'étage, je contemplais les rubans de fumée qui sortaient de sa bouche et de son nez tandis qu'il regardait avec inquiétude autour de lui et, d'une certaine manière, je trouvais ça triste qu'il ne sache pas que je l'observais. J'espérais qu'il lèverait les yeux et m'apercevrait pour vivre un de ces moments de vérité dignes d'une comédie sentimentale à l'eau de rose. Les yeux dans les yeux : Révélation ! Contact ! Envoyez une jolie petite chanson de rock alternatif. Et pourtant, l'espace d'un instant, je ne pouvais pas m'empêcher de souhaiter que ça se passe. Lève les yeux, papa ! 
     Mais ne restait de cette séquence qu'un tas de mégots dans une plante en pot. Comme le diorama d'une scène de crime, avec les bouts de cigarette recroquevillés tels des corps exécutés." (pages 70-71).

Coup de cœur ★★★★★


Bonus 1

La vidéo de l'émission "La Grande Librairie"




Bonus 2

La vidéo des éditions Albin Michel



Une douce lueur de malveillance (Ill Will), Dan Chaon, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Hélène Fournier, Albin Michel, collection "Terres d'Amérique", août 2018, 544 pages, 24,50 €, format Kindle : 16,99 €.






A bientôt et bonne lecture !


Bérangère

vendredi 4 janvier 2019

Rentrée littéraire Hiver 2019 : une sélection nord-américaine




Comme promis, je vous présente une sélection de 37 titres nord-américains de cette rentrée littéraire d'hiver. De quoi allonger votre wishlist et votre liste de commandes auprès de votre libraire favori. 
Bien entendu, je n'y ai pas référencé tous les romans nord-américains de janvier et février. Cependant, si vous le souhaitez, vous pouvez compléter cette sélection en indiquant un ou plusieurs titres que j'ai manqués en commentaire.
Enfin, je mentionne à la fin de cet article les liens de deux blogs qui listent l'ensemble des sorties grands formats. N'hésitez pas à y jeter un oeil !

Bonne lecture !



Le 2 janvier



Orange amère, Ann Pratchett (Actes Sud)


Pour échapper, le temps d'un dimanche d'été, à sa femme enceinte et à ses trois enfants, Albert s'incruste au baptême de Franny, la fille d'un flic qu'il connaît vaguement. Tandis que les invités se laissent gagner par l'ivresse, il succombe à la beauté renversante de Beverly, la mère du bébé baptisé ce jour de 1964. Le baiser qu'ils échangent est le premier des éboulements que subiront leurs familles, à jamais liées. Albert et Beverly se marient et quittent la Califomie pour la Virginie. Chaque été, ils se retrouvent avec leurs six enfants sur les bras ― un petit clan plus ou moins livré à lui-même, prêt à tout pour tromper l'ennui. Mais un drame fait voler en éclats cette fratrie recomposée. Des années plus tard, alors qu'elle travaille comme serveuse dans le bar d'un hôtel de luxe, Franny a un soir l'honneur inattendu de servir quelques whiskys à un auteur culte qu'elle révère. Devenue sa compagne, elle lui livre des confidences sur son histoire, dont il s'empare pour faire son grand retour sur la scène littéraire. L'immense succès du roman fait resurgir la tragédie familiale et vient à nouveau chambouler les relations entre les membres de cette tribu éparpillée, soudée par le souvenir, le mensonge, la culpabilité. Et un inaltérable attachement. Conteuse hors pair, ce qui lui a valu aux Etats-Unis une popularité jamais démentie, Ann Patchett livre un roman poignant et tendre sur l'enfance, le mystère de la famille et la persistance des liens. Suivant sur plusieurs décennies k destin de personnages lumineux jusque dans leurs zones d'ombre, elle compose un texte intime et littéraire sur ces histoires qui n'appartiennent qu'à nous.

Traduit par Hélène Frappat


Outresable, Hugh Howey (Actes Sud)


Depuis des siècles, le sable a tout englouti. A la surface, battu par les vents et harcelé par des dunes mouvantes, un nouveau monde essaie tant bien que mal de survivre. A sa tête, les plongeurs, une petite élite qui descend toujours plus profond à la recherche des artefacts de jadis, prisés comme autant de trésors. L'un de ces plongeurs s'apprête à partir à la recherche de Danvar, la cité mythique objet de tous les fantasmes. Pour espérer la trouver, Palmer sait qu'il lui faudra atteindre des profondeurs jamais encore explorées. Et si elle n'existe pas, sa combinaison de plongée sera son sarcophage.

Traduit par Thierry Arson




L'Arbre aux morts, Greg Iles (Actes noirs)


Attention : spoilers (tome 2) !

L'ancien procureur et maire de Natchez, Penn Cage, et sa fiancée la journaliste Caitlin Masters, ont Failli périr sous la main du riche homme d'affaires Brody Royal et de ses Aigles Bicéphales, une branche radicale du Ku Klux Klan liée à certains des hommes les plus puissants du Mississippi. Ils ne sont pourtant pas tirés d'affaire. Brody Royal est mort, mais le couple apprend qu'il n'était pas la véritable tête des Aigles. Celui qui tire les ficelles du groupe terroriste est un homme bien plus redoutable encore : le chef du Bureau des enquêtes criminelles de la police d'Etat de Louisiane, Forrest Knox. Pour sauver son père, le Dr Tom Cage ― qui fuit une accusation de meurtre et des flics corrompus bien décidés à l'abattre ―, Penn n'a que deux solutions : pactiser avec ce diable de Knox ou le détruire. Tandis qu'il poursuit les deux options, sa fiancée continue de lever le voile sur des meurtres non résolus datant de l'époque des droits civiques. Caitlin tient peut-être de quoi faire tomber les Aigles Bicéphales : son enquête plonge loin dans le passé, dans les eaux troubles du Mississippi, jusqu'à un endroit secret utilisé par les propriétaires d'esclaves et le Klan depuis plus de deux siècles, un lieu terrifiant surnommé l'Arbre aux Morts. Dans le deuxième volet de cette trilogie du Mississippi entamée avec Brasier noir, Greg Iles continue d'explorer Pâme torturée de l'Amérique. Et le lecteur, médusé, voit la "petite" histoire d'un homme de justice et de ses proches se mêler à la grande épopée des Etats-Unis, et venir en éclairer d'un jour nouveau certaines des pages les plus sombres. Par ce thriller tentaculaire, Greg Iles prend place parmi les plus ambitieux conteurs américains.

Traduit par Aurélie Tronchet


Les Tribulations d'Arthur Mineur, Andrew Sean Greer (Jacqueline Chambon)


Prix Pulitzer 2018. Arthur Mineur est en pleine crise existentielle. 50 ans, célibataire, il est l’auteur d’un roman qui l’a fait connaître, mais il n’a, depuis, publié que des livres au succès mitigé. Le jour où il reçoit un carton lui annonçant le mariage de son ex-compagnon, il décide, pour y échapper, d’accepter les invitations d’obscurs festivals de littérature dans différents pays. C’est le début d’un périple littéraire, sentimental et humain autour du monde… Un roman où les difficultés et les obstacles de la vie se changent en bulles humoristiques à l’extraordinaire et salvatrice légèreté.

Traduit par Gilbert Cohen-Solal





Le 3 janvier




A même la peau, Lisa Gardner (Albin Michel)


Deux meurtres spectaculaires sont perpétrés à Boston à six semaines d'intervalle. Dans les deux cas, les victimes sont des femmes seules, atrocement mutilées, à côté desquelles l'assassin a déposé une rose.
L'inspectrice D.D. Warren, chargée de l'enquête, décèle vite une similitude entre ces mises en scène macabres et une longue série de meurtres ayant défrayé la chronique à Boston quarante ans plus tôt et dont l'auteur, Harry Day, s'est suicidé depuis.
Seul recours pour D.D. Warren : se rapprocher des deux filles de Harry Day. Se pourrait-il qu'il y ait un lien entre les récents crimes et Shana et Adeline ? Pour le savoir, D.D. Warren va devoir se confronter à cette interrogation : peut-on échapper à son destin lorsqu'il est marqué du sceau de la mort ?

Une plongée stupéfiante au coeur d'un enfer familial : Lisa Gardner s'impose définitivement comme une virtuose du thriller psychologique.

Traduit par Cécile Deniard


Jours de travail, John Steinbeck (Seghers)

"Chaque livre semble être le combat de toute une vie. Et puis quand c'est fait... Pouf. Comme si ça n'avait jamais existé."
John Steinbeck a écrit Les Raisins de la colère entre juin et octobre 1938, dans un moment de bouillonnement et de tension extraordinaire. Tout au long de cette période, il a tenu un journal qui retrace scrupuleusement son expérience et le révèle dans les affres de la création. Face à la page blanche, aux doutes, aux obstacles qui le ralentissent, l'empêchent de penser, l'écrivain tient avec obstination le fil de l'écriture. Il défend ses personnages, son intrigue, guette le miracle qui pourrait lui offrir ce chef-d'oeuvre dont il est le premier à questionner la possibilité... En 1941, après le succès colossal du roman, après les controverses et les menaces, tandis que la guerre fait rage et que l'argent afflue, John Steinbeck reprend la plume. Seul son journal pourra le guider vers le nouveau livre d'une vie nouvelle.

Traduit par Pierre Guglielmina


Un Mariage sur écoute, John Jay Osborn (Editions de l'Olivier)

Gretchen et Steve ont été mariés longtemps. Ils ont deux enfants, des métiers prenants. En bref, des vies bien remplies. Tout allait bien, jusqu'au moment où ils se sont séparés.
Pour trouver une issue au conflit qui les déchire, ils ont décidé d'aller consulter un conseiller conjugal. Entre les murs du cabinet, ces deux personnages vont parler, tenter de tout se dire : vexations, rancœurs, ambiguïté des sentiments, tout y passe. Ce couple en crise essaye de surmonter la fracture, mais un tel projet peut-il aboutir? Se parler, est-ce suffisant pour créer la voix d'un couple?
Un mariage sur écoute est un huis-clos d'un genre un peu spécial : il n'est jamais question d'un crime, mais de la mort d'un amour. Dans ce roman presque entièrement dialogué qui rappelle le dispositif narratif de la série In Treatment (En analyse), John Jay Osborn explore le mariage avec tendresse, férocité, et un sens redoutable de la mise en scène.

Traduit par Marc Amfreville


Après Maida, Katharine Dion (Gallmeister)

"Quelque chose de certain a été perdu". Ce sont les seuls mots qui viennent à Gene pour parler de sa femme Maida après sa disparition. Quoi de plus insaisissable que le souvenir d'une personne aimée ? Gene se remémore leur rencontre, leur mariage, les étés joyeux près du lac, avec leurs amis de toujours Ed et Gayle, dans des maisons traversées de rires et d'enfants. Sur les photos, Maida est toujours radieuse. Mais étaient-ils vraiment heureux ? Quel est ce lien qui les a unis pendant près de cinquante ans de mariage ? Etonnamment, c'est parce qu'il se tourne vers le passé que surgit pour Gene une possibilité de renouveau. Mais, pour réapprendre à vivre, il lui faudra changer de regard sur ses proches et savoir saisir sa chance. Après Maida interroge avec tendresse notre rapport à ceux que nous chérissons. Le style juste et délicat de Katharine Dion nous permet d'entendre les battements du coeur humain mis à nu.

Traduit par Juliane Nivelt


Handsome Harry : Confessions d'un gangster, Carlos Blake (Gallmeister)

Dans la bande de John Dillinger, il y a Red, Charley, Russell et moi, "Handsome Harry" Pierpont. S'il y avait eu un chef, ça aurait été moi, même John le dit. Mais John aime avoir sa photo dans les journaux et faire le malin devant les dames, alors on ne se souvient que de lui. Il est le plus cool d'entre nous, je vous le garantis, sur un boulot comme sous les balles. Nous prenons l'argent là où il se trouve : dans les banques. Sans nous vanter, en matière de casse, nous sommes les meilleurs. Un chauffeur, trois ou quatre gars motivés, une voiture de remplacement, et le tour est joué. Les journaux disent que nous sommes dangereux, l'Ennemi public n°1 : n'exagérons rien. On ne veut de mal à personne, on aime juste les belles voitures, les jolies filles et les fêtes entre copains. On sait bien que ça ne va pas durer, que les flics nous attraperont un jour ou l'autre. En attendant, on profite de la vie.

Traduit par Emmanuel Pailler
Préfacé par François Guérif


On dirait que je suis morte, Jen Beagin (Buchet Chastel)

Mona a vingt-quatre ans, une vie cabossée, une âme pure et une intuition désastreuse lorsqu’il s’agit de se construire une vie meilleure. Le jour, Mona fait des ménages pour gagner sa vie, vidant au passage les tiroirs d’anxiolytiques de ses riches clients. Le soir, elle distribue des seringues aux junkies de Lowell, Massachusetts. C’est là qu’elle tombe amoureuse de M. Dégoûtant, un artiste raté et sans dents. C’est le début d’une odyssée trash et burlesque qui la mènera jusqu’au Nouveau-Mexique. Là-bas, au milieu de loufoques en tout genre, elle s’évertuera, à force de cuvettes à récurer, de drogues plus ou moins douces et d’introspections un brin erratiques, à trouver sa place dans le monde. 
Un premier roman poignant et drôle, qui donne vie à un personnage hors norme et extrêmement attachant.

Traduit par Céline Leroy


Homo domesticus : une histoire profonde des premiers Etats, James C. Scott (La Découverte)

Servi par une érudition étourdissante, une plume agile et un sens aigu de la formule, Homo domesticus nous offre une synthèse brillante et sans équivalent de l'histoire des premiers États, de la naissance de l'agriculture aux premiers centres urbains, démontant implacablement le grand récit de la naissance de l'État antique comme étape cruciale de la civilisation humaine.
Aucun ouvrage n'avait jusqu'à présent réussi à restituer toute la profondeur et l'extension universelle des dynamiques indissociablement écologiques et anthropologiques qui se sont déployées au cours des dix millénaires ayant précédé notre ère, de l'émergence de l'agriculture à la formation des premiers centres urbains, puis des premiers États. 
C'est ce tour de force que réalise avec un brio extraordinaire Homo domesticus. Servi par une érudition étourdissante, une plume agile et un sens aigu de la formule, ce livre démonte implacablement le grand récit de la naissance de l'État antique comme étape cruciale de la " civilisation " humaine. 
Ce faisant, il nous offre une véritable écologie politique des formes primitives d'aménagement du territoire, de l'" autodomestication " paradoxale de l'animal humain, des dynamiques démographiques et épidémiologiques de la sédentarisation et des logiques de la servitude et de la guerre dans le monde antique. 
Cette fresque omnivore et iconoclaste révolutionne nos connaissances sur l'évolution de l'humanité et sur ce que Rousseau appelait " l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ".

Traduit par Marc Saint-Upéry
Préfacé par Jean-Paul Demoule



Le 9 janvier


Une éducation, Tara Westover (J.C. Lattès)

« Les mémoires remarquables d’une jeune femme qui décide d’échapper à son destin. » Barack Obama
Tara Westover n’a  jamais eu d’acte de naissance. Ni de dossier scolaire, car elle n’a  jamais fréquenté  une salle de classe. Pas dossier médical non plus, parce que son père ne croyait pas en la médecine, mais à la Fin des temps.
Enfant, elle a regardé  son père mormon s’enfermer dans ses convictions, et son frère céder  à la violence. Et, à seize ans, Tara décide  de s’éduquer toute seule. Son combat pour la connaissance la mènera  loin des montagnes de l’Idaho, au-delà des océans, d’un continent à l’autre, d’Harvard à Cambridge. C’est à ce moment seulement  qu’elle se demande si elle n’est  pas allée trop loin. Lui reste-t-il un moyen de renouer avec les siens ?
Une éducation est le récit d'une  construction  de soi, l'histoire d’une fidélité farouche envers la famille, et du chagrin dû à la rupture. Forte de la lucidité qui constitue la marque des  grands auteurs, Tara Westover nous livre son expérience singulière : son combat pour  entrer  dans l’âge adulte grâce à  une éducation qui  lui a permis de poser un regard neuf sur la vie  et donné  la volonté de changer.

Traduit par Johan Frédérik Hel Guedj


L'Hôtel aux barreaux gris, Curtis Dawkins (Fayard)

Un soir d’Halloween, au milieu des années 2000, Curtis Dawkins a tué un homme alors qu’il était sous l’emprise de la drogue. Condamné à perpétuité, il purge sa peine dans une prison du Michigan. A travers les récits saisissants, empreints de mélancolie et d’humour inspirés de son experience de la prison, Curtis Dawkins explore les recoins les plus obscurs de l’âme humaine et donne à voir de l’intérieur les conditions de vie des prisonniers.

Traduit par Jean-Luc Piningre





Lincoln au Bardo, George Saunders (Fayard)

Man Booker Price 2017. Washington, nuit du 25 février 1862. Dans le paisible cimetière de Oak Hill, non loin de la Maison-Blanche, quelque chose se prépare ? Un peu plus tôt ce même jour, on a enterré un petit garçon prénommé Willie, qui n'est autre que le fils du Président des États-Unis. Ce soir-là, Abraham Lincoln, dévasté de chagrin, s'échappe de son bureau pour venir se recueillir en secret sur la sépulture de son enfant. Il croit être seul ? Il ne l'est pas. Bientôt, des voix se font entendre, et voici que jaillit des caveaux tout un peuple d'âmes errantes, prises au piège entre deux mondes, dans une sorte de purgatoire (le fameux Bardo de la tradition tibétaine). L'arrivée du jeune Willie va déclencher parmi eux un immense charivari. Une bataille épique, reflet d'outre-tombe de la guerre de Sécession qui, au même moment, menace de déchirer la nation américaine. Tour à tour inquiétants, hilarants, attendrissants, les spectres surgis de l'imagination de George Saunders nous offrent un spectacle inouï, qui tient de la farce beckettienne autant que de la tragédie shakespearienne. Magistral chef d'orchestre de ce choeur d'ombres baroques, George Saunders s'amuse à dynamiter tous les registres romanesques, pour mieux nous confronter aux plus profonds mystères de notre existence : qu'est-ce que la mort ? Qu'est-ce que la vie ? Qu'est-ce que l'amour ? et comment vivre, et aimer, quand nous savons que tout est voué au néant ?

Traduit par Pierre Demarty


Les Amis, Aja Gabel (Rivages)

Ils sont quatre. Brit, Jana, Henry et Daniel. Amis, rivaux, amants parfois, liés par leur passion commune pour la musique. Ensemble, ils forment un étonnant mélange de douceur, de talent et d'ambition. Ils espèrent se produire avec succès sur les scènes du monde entier. Dans ce premier roman orchestré avec maestria, Aja Gabel tisse un formidable portrait de groupe, suivant ce quatuor durant une quinzaine d'années, entre New York, Los Angeles et le Canada. On pense à Meg Wolitzer ou à Jane Smiley, à ces conteuses américaines aussi drôles que sensibles qui savent nous embarquer dans des destins attachants, pas du tout exemplaires La vie, et rien d'autre.

Traduit par Cyrielle Ayakatsikas




Le 10 janvier


Le Sport des rois, C.E. Morgan (Gallimard, coll. "Du Monde entier")

Riche propriétaire terrien du Kentucky, Henry Forge dédie sa vie à la recherche de la combinaison génétique idéale pour créer le cheval parfait, une machine de course imbattable et grandiose. Digne héritier d'une famille autoritaire habituée depuis des décennies à posséder, commander, dominer, il fait tout plier à sa volonté, la génétique comme sa fille unique, Henrietta, à qui il transmet son obsession. Dans une ville voisine, Allmon Shaughnessy, un jeune homme noir élevé dans les quartiers pauvres par une mère souffrante, grandit dans un monde de discriminations et d'injustices où les violences policières sont légion. Déterminé à changer le cours de son destin et à conquérir la fortune qu'il mérite, Allmon arrive chez les Forge : garçon d'écurie au talent rare et à l'ambition dévorante, il va mener à la victoire une pouliche de légende, Hellsmouth, bouleverser l'équilibre malsain de la famille et découvrir l'envers du rêve américain. Ouvre monde, Le sport des rois nous emporte dans son impétueux courant, profond et violent comme le fleuve Ohio. C. E. Morgan nous offre une plongée vertigineuse dans les abysses de l'esclavage et de son héritage, entremêle avec brio les époques et les lieux et livre, par la force unique de son souffle, une exceptionnelle épopée américaine sur plus de trois générations.

Traduit par Mathilde Bach


L'Erreur, Susi Fox (Fleuve noir)

Le pire est arrivé. Mais personne ne vous croit.
Sasha a toujours voulu un bébé. 
Sa grossesse se déroule à merveille, jusqu'au jour où elle se retrouve à l'hôpital pour subir une césarienne d'urgence. À son réveil, elle demande à voir son enfant. Alors qu'elle s'attend à vivre un moment magique, Sasha plonge dans un cauchemar bien réel. Le nourrisson qu'on 
lui amène n'est pas le sien. 
La jeune mère n'a aucun doute, même si personne ne la croit. Ni les infirmières qui évitent ses questions, ni son mari qui essaie de la convaincre, ni sa meilleure amie, appelée au secours. 
Pour tous, Sasha souffre d'un stress lié aux circonstances de la naissance. Mais ce serait oublier combien l'instinct d'une mère est profondément ancré en elle, en dépit des apparences. 
Si le bébé devant elle n'est pas le sien, où est passé son enfant ? Et qui a pu faire cette erreur ?

Traduit par Héloïse Esquié


Mrs Fletcher ou les tribulations d'une MILF, Tom Perrotta (Fleuve)

Tu es ma MILF!
Ce bref et mystérieux sms surgissant de nulle part va bouleverser la vie d'Eve Fletcher. 
À 46 ans, divorcée, mère banlieusarde d'un fils sur le point de quitter le nid parental, elle se demande si le meilleur de sa vie n'est pas déjà derrière elle, et voilà qu'elle est la MILF d'un inconnu. Elle, une MILF !
Sans doute une erreur de destinataire car qui peut bien lui déclarer aussi délicatement sa flamme? L'incompréhension n'empêche pas de se renseigner, et Eve commence à surfer sur les sites qui recensent les exploits sexuels des femmes de son âge, lesquelles ne s'interdisent plus rien. 
Ce sms aura un effet libérateur sur Eve qui, loin de rester spectatrice, va bientôt se retrouver empêtrée dans des situations inédites et moralement tendues qu'elle assume, pour le pire et qui sait... le meilleur !

Traduit par Jean Esch


Hunger : une histoire de mon corps, Roxane Gay (Denoël)

Si vous êtes une femme et que vous vivez aux Etats-Unis ou dans un pays occidental ; si vous êtes obsédée par l'idée de manger trop ou de ne pas manger assez (c'est plus rare) ; si vous utilisez des mots comme "craquer" et "péché mignon" - ces mots qui nous inspirent un sentiment de honte et destinés à mettre nos corps au pas, il est fort probable, et ce quelle que soit votre silhouette, que vous entretenez un rapport à la nourriture frisant le fétichisme. A celles qui rentrent dans ce modèle de plus en plus étriqué, félicitations ! Les vêtements sont coupés pour vous, les producteurs de chou kale vous adorent et l'opinion publique avec eux. Les autres risquent de rester dans l'ombre, à l'endroit précis où l'auteur de ce livre voulait se trouver. Dans Hunger, un essai courageux et sans concessions, Roxane Gay retrace comment une agression sexuelle subie dans son enfance l'a conduite à prendre volontairement du poids afin d'être invisible et par conséquent "en sécurité" . Dès le début de son livre, elle recommande à ceux qui ont soif de témoignage triomphant sur la perte de poids de passer leur chemin. Pourtant Hunger n'en est pas moins un triomphe, car, à travers l'expérience de Roxane Gay, nous apprenons une leçon fondamentale : nous devrions tous faire preuve de davantage de bienveillance envers la réalité du corps des autres et nous réconcilier avec le nôtre.

Traduit par Santiago Artozqui


Gangs of L.A. : une enquête d'Isaiah Quintanabe, Joe Ide (Denoël)

La police de Los Angeles ne parvient pas à juguler la criminalité galopante dans les quartiers mal famés à l’est de Long Beach : meurtres impunis, retraités dépouillés, enfants kidnappés… Mais on murmure le nom d’un citoyen qui peut aider ceux à qui la police tourne le dos : Isaiah Quintabe. 
On l’appelle IQ. Un loup solitaire qui n’a jamais fait d’études, et qui cache sous une apparence nonchalante une ténacité à toute épreuve et une intelligence hors du commun. Ses clients, reconnaissants mais sans le sou, lui donnent ce qu’ils peuvent en paiement : un jeu de pneus neufs, un gratin fait maison… Mais pour survivre il doit également accepter des contrats en espèces sonnantes et trébuchantes. 
Cette fois, il est appelé par un célèbre chanteur convaincu qu’on veut sa peau. L’enquête d’Isaiah lui fera croiser une ex-femme rancunière, une bande de malfaiteurs notoires, un molosse aux crocs acérés et un tueur à gages sanguinaire.

Traduit par Diniz Galhos



Le 16 janvier


Trouver l'enfant, Rene Denfeld (Rivages noir)

L’héroïne de ce roman est une détective privée de l’Oregon spécialisée dans la recherche d’enfants disparus, surnommée « La femme qui retrouvait les enfants ». Elle-même rescapée d’un kidnapping, elle a développé une intuition et un instinct de survie hors-norme. On la suit dans ses recherches à travers les patelins et les forêts mystérieuses du Pacific Northwest pour retrouver une fillette disparue depuis trois ans. 

Traduit par Pierre Bondil







Le 17 janvier




L'Empreinte, Alexandria Marzano-Lesnevich (Sonatine)


"Ce livre est une merveille." Celeste Ng (auteur de La Saison des feux)
Etudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n'aura alors cesse d'enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable. 
Dans la lignée de séries documentaires comme Making a Murderer, ce récit au croisement du thriller, de l'autobiographie et du journalisme d'investigation, montre clairement combien la loi est quelque chose d'éminemment subjectif, la vérité étant toujours plus complexe et dérangeante que ce que l'on imagine. Aussi troublant que déchirant. 

Traduit par Héloïse Esquié


L'Etranger dans la maison, Shari Lapena (Presses de la Cité)


"Comment te sens-tu ?" Elle voudrait répondre "terrifiée". À la place, elle dit, avec un faible sourire : "Heureuse d'être à la maison."
Mariés depuis deux ans, Karen et Tom ont tout pour être heureux : un train de vie confortable, un pavillon coquet, des projets d'avenir. Un soir, quand Tom rentre à la maison, Karen s'est volatilisée. Alors qu'il commence à paniquer, Tom reçoit une visite de la police : son épouse a été victime d'un grave accident de voiture, dans un quartier malfamé où elle ne met d'ordinaire 
jamais les pieds. À son réveil à l'hôpital, la jeune femme a tout oublié des circonstances du drame. Les médecins parlent d'amnésie temporaire. En convalescence chez elle, Karen est 
décidée à reprendre le cours de sa vie. Sauf que quelque chose cloche. Elle sait que, depuis quelques mois, quelqu'un s'introduit en leur absence dans la maison... 
près l'immense succès du Couple d'à côté, la nouvelle reine du thriller domestique revient 

avec un roman toujours aussi addictif, qui raconte les faux-semblants de la vie conjugale – ou comment, à force de grands secrets ou de petites trahisons, un geste malheureux peut faire voler en éclats un bonheur de façade.

Traduit par Valérie Le Plouhinec


Le Pays des oubliés, Michael Farris Smith (Sonatine)


Une prose intense, lyrique pour le portrait d'une Amérique exsangue et désespérée. 
Plongez avec le nouveau roman de Michael Farris Smith au coeur du delta du Mississipi
Abandonné à la naissance, Jack est passé d'orphelinats en foyers, avant que Maryann, une lesbienne mise à l'écart par la bonne société de Louisiane, le prenne sous son aile. Aujourd'hui celle-ci vit ses derniers jours et sa propriété est menacée par les banques. Jack, qui veut à tout prix conserver cet héritage, doit trouver l'argent nécessaire. Mais, le corps cassé par une vie de combats, ravagé par de multiples addictions, il ne se sent plus la force d'avancer. D'autant plus qu'il doit aussi affronter Big Momma Sweet, qui règne sur cet empire du vice qu'est le delta du Mississippi. 
Michael Farris Smith écrit mieux que personne sur le désespoir américain. Après Nulle part sur la terre, il s'impose ici définitivement comme la voix des exclus, des survivants, des combattants, aussi. Si le portrait est noir, l'écriture est d'une poésie rare, et le lecteur ne peut lâcher ce livre, qui oscille peu à peu de l'ombre vers la lumière. 

Traduit par Fabrice Pointeau


L'Ours et le rossignol, Katherine Arden (Denoël)


Au plus froid de l'hiver, Vassia adore par-dessus tout écouter, avec ses frères et sa soeur, les contes de Dounia, la vieille servante. Et plus particulièrement celui de Gel, ou Morozko, le démon aux yeux bleus, le roi de l'hiver. Mais, pour Vassia, ces histoires sont bien plus que cela. En effet, elle est la seule de la fratrie à voir les esprits protecteurs de la maison, à entendre l'appel insistant des sombres forces nichées au plus profond de la forêt. Ce qui n'est pas du goût de la nouvelle femme de son père, dévote acharnée, bien décidée à éradiquer de son foyer les superstitions ancestrales. Inspiré de contes russes, L'Ours et le Rossignol a su en garder toute la poésie et la sombre cruauté.

Traduit par Jacques Collin




Le 24 janvier




La troisième Hemingway, Paula McLain (Presses de la Cité)


Celle qui osa quitter Ernest Hemingway...
Fin 1936. La jeune romancière Martha Gellhorn a vingt-sept ans mais déjà une solide réputation de globe-trotteuse. De neuf ans son aîné, Ernest Hemingway est en passe de devenir le monstre sacré de la littérature américaine. Elle est célibataire mais connaît les hommes, il en est à son deuxième mariage. Entre eux, la complicité est d'abord intellectuelle. Mais la guerre a le pouvoir d'attiser les passions... Du New York bohème à l'Espagne ravagée par le franquisme, les amis deviennent amants. Et les voilà repartis sur les routes, entre l'Amérique, l'Europe et Cuba. Seulement, au gré de leurs allées et venues dans un monde à feu et à sang et d'une 
rivalité littéraire qui ne cesse de croître, les deux époux ne tarderont pas à goûter aux fruits amers de la vie conjugale... 

Avec son talent inégalé pour mêler la fiction à la vraie vie, Paula McLain brosse un nouveau portrait de femme libre, prête à tout pour s'arracher à son sort de simple " épouse de " et devenir l'une des plus exceptionnelles journalistes de guerre de notre siècle.

Traduit par Florence Hertz



Le 30 janvier



Les Femmes de Heart Spring Mountain, Robin MacArthur (Albin Michel)

Août 2011. L'ouragan Irene s'abat sur le Vermont, laissant derrière lui le chaos et la désolation. Loin de là, à La Nouvelle-Orléans, Vale apprend que sa mère a disparu lors du passage de la tempête. Cela fait longtemps que la jeune femme a tourné le dos à sa famille, mais cette nouvelle ne lui laisse d'autre choix que de rentrer chez elle, à Heart Spring Mountain.
Elle y retrouve celles qui ont bercé son enfance : la vieille Hazel qui, seule dans sa ferme, perd la mémoire, et Deb, restée fidèle à ses idéaux hippies. Mais si elle est venue là dans le seul but de retrouver sa mère, c'est aux secrets des générations de femmes qui l'ont précédée que Vale va se confronter, réveillant son attachement féroce à cette terre qu'elle a tant voulu fuir.
Après Le Coeur sauvage, un recueil de nouvelles unanimement salué par la critique et les libraires, Robin MacArthur signe, d'une écriture pure et inspirée par la nature sauvage du Vermont, un émouvant premier roman sur le lien à la terre natale, et offre une réflexion lumineuse sur l'avenir de notre planète.

Traduit par France Camus-Pichon


L'Outsider, Stephen King (Albin Michel)

Parfois, le Mal prend le visage du Bien.
Le corps martyrisé d'un garçon de onze ans est retrouvé dans le parc de Flint City. Témoins et empreintes digitales désignent aussitôt le coupable : Terry Maitland, l'un des habitants les plus respectés de la ville, entraîneur de l'équipe locale de baseball, professeur d'anglais, marié et père de deux fillettes. Et les résultats des analyses ADN ne laissent aucune place au doute.
Pourtant, malgré l'évidence, Terry Maitland affirme qu'il est innocent.
Et si c'était vrai ?

Traduit par Jean Esch




La Cité de l'orque, Sam J. Miller (Albin Michel Imaginaire)

22e siècle. Les bouleversements climatiques ont noyé une bonne partie des zones côtières, amenant, comme c’était prévisible, migrations, camps de réfugiés, guerres, violence et mort. Au large de terres en déliquescence, de nombreuses cités flottantes ont vu le jour. Elles abritent des centaines de milliers de personnes, dans un confort précaire pour le plus grand nombre et très satisfaisant pour la minorité dominante. C'est sur Qaanaaq, l'une de ces immenses plateformes surpeuplées, qu'arrive un jour, par bateau, une guerrière, accompagnée d'un ours polaire et suivie en mer par une orque. On dit qu'elle serait l'une de ces nano-bondés, liés avec des animaux, et dont nul ne sait s'ils existent vraiment. On la surnomme l'orcamancienne. Est-elle venue pour accomplir une mission terrible ou merveilleuse ou les deux à la fois ?

Traduit par Anne-Sophie Homassel



Le 6 février




Céline, Peter Heller (Actes Sud)

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A soixante-huit ans, Céline Watkins, artiste et détective privée spécialisée dans la recherche de personnes disparues, accepte une dernière enquête. Baroud d'honneur ou chance ultime de faire la paix avec ses propres béances intimes ? La voilà sillonnant les routes du Grand Ouest, flanquée de Pete, son très taiseux mari, sur les traces du père de la belle Gabriela, évanoui dans la nature vingt ans plus tôt, supposément à la suite d'une mauvaise rencontre avec un ours. Quand Céline comprend qu'elle est suivie par un agent du FBI dont la discrétion n'est pas le principal souci, l'affaire prend une dimension politique, et vire à un grand jeu du chat et de la souris sur un terrain aussi vaste que miné. Dans la roue de ce couple d'enquêteurs artisanaux, merveilleux de complicité tacite et d'estime partagée, avec le sens du suspense et la passion pour la nature qu'on lui connaît, Peter Heller nous balade magistralement entre aventure haletante et grand roman familial. Action, humour et profondeur, mais surtout attention infinie aux personnages qui en deviennent tous et chacun irrésistibles et font de Peter Heller le champion d'un genre rare : l'entertainment humaniste.

Traduit par Céline Leroy


Les Innocents et les autres, Dana Spiotta (Actes Sud)

1986. Carrie et Meadow, deux amies ayant grandi ensemble sur les collines de Los Angeles, deviennent cinéastes. L'une va se lancer dans des comédies à succès teintées de féminisme, l'autre dans la réalisation de documentaires provocateurs et exigeants. C'est alors qu'entre dans le cadre Jelly Doughnut, une quinquagénaire qui s'est fait une spécialité (non lucrative) de séduire des hommes au téléphone par l'incomparable qualité de son écoute... Un sujet de documentaire passionnant pour Meadow, quitte à mettre en péril l'équilibre même de son innocent modèle. Hommage au 7e art, interrogation sur l'identité et sur l'origine du geste créateur, "Les Innocents et les autres "est le roman le plus ambitieux, le plus accompli et le plus envoûtant de l'auteur de "Eat the Document "(finaliste du National Book Award 2006).

N.B : la couverture présentée est celle de l'édition VO.

Traduit par Emmanuelle et Philippe Aronson



Le 7 février




Ce que cela coûte, W.C. Heinz (Monsieur Toussaint L'Ouverture)


Tout de mesure et de détermination, lentement, Eddie Brown se prépare. Après neuf ans sur le ring, son heure est arrivée : il va se battre pour le titre. Luttes et sacrifices vont bientôt trouver leur sens en une seule grande nuit où le fils d'un maçon pourrait devenir un immense champion. Mais, en attendant, Eddie Brown se prépare. Et telle une caméra, Frank Hugues, journaliste esthète, suit l'athlète au long des derniers jours avant le combat. Entraînement, courses, repas, discussions, Frank capture tout des difficultés, des joies et des doutes d'un homme au moment décisif de sa vie, mais aussi la puissante relation qui le lie à son manager, Doc Carroll, à la fois coach, père et démiurge, qui a attendu toute sa carrière le boxeur qu'il pourra façonner et mener au sommet.

Attention : tirage limité et numéroté à 5000 exemplaires.

Traduit par Emmanuelle et Philippe Aronson



Dans la neige, Danya Kukafka (Sonatine)


Au milieu de l'hiver glacé du Colorado, ce portrait d'une communauté traumatisée est noir, intense, poignant : une révélation !
Dans cette petite ville du Colorado, on adore ou on déteste Lucinda Hayes, mais elle ne laisse personne indifférent. Surtout pas Cameron, qui passe son temps à l'épier, ni Jade, qui la jalouse terriblement. Encore moins Russ, qui enquête sur sa mort brutale. On vient en effet de retrouver le corps de Lucinda dans la neige. Chacun leur tour, Cameron, Jade et Russ évoquent la jeune fille, leurs rapports, leurs secrets. Vite, ce drame tourne à l'obsession : tous trois savent en effet que la vérité peut les sauver ou les détruire. 
Ce tableau d'une petite communauté provinciale en forme de traversée des apparences est un portrait saisissant d'une Amérique bien-pensante travaillée par des pulsions obscures, dont tous les repères sont en train de voler en éclats. Avec ce premier roman, salué par une critique unanime comme un véritable tour de force littéraire Danya Kukafka, exprime cette vulnérabilité, avec une grâce et un talent infinis.

Traduit par Claude et Jean Demanuelli




Le Chant des revenants, Jesmyn Ward (Belfond)


Événement ! Jesmyn Ward est la seule femme double lauréate du National Book Award, en 2011 pour Bois Sauvage (paru chez Belfond en 2012) et en 2017 pour Le Chant des revenants. Un exploit inédit pour celle qui a été comparée à Faulkner dès son premier livre.
Dans le Mississippi, de nos jours. 
À treize ans, Jojo essaie de comprendre : ça veut dire quoi, être un homme ? Non pas qu'il manque de figures masculines, avec en premier chef son grand-père noir, Pop. Mais il ya les autres, plus durs à cerner : son père blanc, Michael, actuellement en détention ; son autre grand-père, Big Joseph, qui l'ignore ; et les souvenirs de Given, son oncle, mort alors qu'il n'était qu'un adolescent. 
Et Jojo a aussi du mal à cerner sa mère, Leonie, une femme fragile, en butte avec elle-même et avec les autres pour être la Noire qui a eu des enfants d'un Blanc. Leonie qui aimerait être une meilleure mère, mais qui a du mal à mettre les besoins de Jojo et de la petite Kayla au-dessus des siens, notamment quand il s'agit de trouver sa dose de crack. Leonie qui cherche dans la drogue les souvenirs de son frère. 

À l'annonce de la sortie de prison de Michael, Leonie embarque ses enfants et une copine dans la voiture, en route pour le pénitencier d'état. Là, dans ce lieu de perdition, il y a le fantôme d'un prisonnier, un garçon de treize ans qui transporte avec lui toute la sale histoire du Sud, et qui a beaucoup à apprendre à Jojo sur les pères, les fils, sur l'héritage, sur la violence, sur l'amour...

Traduit par Charles Recoursé




Un Poisson sur la lune, David Vann (Gallmeister)


"Les gens seraient-ils en réalité tous au bord du suicide, toute leur vie, obligés de survivre à chaque journée en jouant aux cartes et en regardant la télé et en mangeant, tant de routines prévues pour éviter ces instants de face à face avec un soi-même qui n'existe pas ? " Tel est l'état d'esprit de James Vann lorsqu'il retrouve sa famille en Californie – ses parents, son frère cadet, son ex-femme et ses enfants. Tous s'inquiètent pour lui et veulent l'empêcher de commettre l'irréparable. Car James voyage avec son Magnum, bien décidé à passer à l'acte. Tour à tour, chacun essaie de le ramener à la raison, révélant en partie ses propres angoisses et faiblesses. Mais c'est James qui devra seul prendre la décision, guidé par des émotions terriblement humaines face au poids du passé, à la cruauté du présent et à l'incertitude de l'avenir. David Vann revisite son histoire familiale et réussit une confession spectaculaire, mêlant subtilement réalité et fiction pour livrer une implacable réflexion sur ce qui nous fait tenir à la vie.

Traduit par Laura Derajinski



Le bon lieutenant, Whitney Terrell (Gallmeister)


En mission dans la périphérie de Bagdad, le lieutenant Emma Fowlers, compétente et droite, fait de son mieux pour assurer les bons choix tactiques, motiver sa section, être aussi juste que possible. Mais aujourd'hui, elle doit récupérer le corps de son adjoint près d'une maison éventrée. Elle le sait : cette mort est le résultat d'erreurs et de magouilles. Remontant alors le temps, le roman revient sur les évènements qui ont conduit au désastre. L'attentat qui a tué deux soldats, et qui, peut-être, aurait pu être évité. Des informateurs suspects, des renseignements douteux – "la guerre est une saloperie", certes, – mais que faire si l'ennemi se trouvait aussi dans son propre camp ? A quel moment l'enchaînement tragique aurait-il pu être arrêté ? Construit à rebours, à la manière d'un puzzle, pour nous faire comprendre la logique absurde de la machine militaire américaine, Le Bon Lieutenant est un roman original et saisissant.

Traduit par Anatole Pons



Le 21 février



Bad man, Dathan Auerbach (Belfond noir)


D'après Booklist : "The Shining dans un supermarché..."
Mélange des œuvres de Night Shyamalan et de Stephen King des premières années, Bad Man signe l'entrée fracassante de Dathan Auerbach dans l'arène des maîtres du suspense et de l'angoisse. De quoi hanter durablement vos déambulations dans les rayonnages de votre supérette... 
Floride, de nos jours.
On dit qu'une disparition d'enfant se résout dans les 48 heures. Quarante-huit heures, c'est le temps qu'il faut pour investiguer, coller des affiches, frapper à toutes les portes, auditionner des témoins. Deux jours d'angoisse à retourner le monde en tous sens, pour faire réapparaître un gamin. Mais deux jours, c'est court.
Pour Ben, l'attente dure depuis cinq ans, et ce jour où Eric, son petit frère de trois ans, a disparu dans le supermarché local. Une seconde d'inattention et l'enfant s'est volatilisé. A-t-il été kidnappé ? S'est-il perdu ? Est-il toujours vivant ? Les questions demeurent sans réponse.
Coincé entre une belle-mère qui passe ses nuits à dorloter un enfant imaginaire, et un père qui se noie dans le travail pour oublier, Ben ne vit plus, rongé par la culpabilité. Pour les aider, le jeune homme cherche un boulot. Ironie du sort : dans cette ville sinistrée, le seul job disponible est manutentionnaire de nuit au supermarché.
Ben accepte. Mais quelque chose ne tourne pas rond dans ce magasin. L'attitude bizarre de ses collègues, de son patron ; des conserves qui semblent se déplacer dans les rayons ; une broyeuse à carton que l'on croit entendre gémir. Et puis, ce doudou rhinocéros défraichi qui réapparait soudain. Le doudou d'Eric.
Ben en est convaincu : les lieux lui parlent, lui demandent de poursuivre ses recherches, de creuser encore.
À moins qu'ils ne lui conseillent de fuir ?

Traduit par Nathalie Peronny





Je n'ai véritablement de favori dans cette sélection, mis à part Le Pays des oubliés de Michael Farris Smith et Ce que cela coûte de W.C. Heinz, deux ouvrages que j'ai déjà précommandés.



Si vous souhaitez connaître davantage de parutions pour cette rentrée littéraire d'hiver, je peux vous conseiller deux blogs formidables :

Sur la route de Jostein qui a publié un tour d'horizon par éditeur ;

Le blog de Henri-Charles Dahlem, Ma Collection de livres, qui a publié un grand guide de la rentrée littéraire 2019. 


Et vous, quels titres ont retenu votre attention ?


Enfin, si vous voulez avoir un aperçu des autres sorties littéraires, je vous invite à lire mon article précédent


Je vous souhaite de belles lectures.

Bérangère