mercredi 25 juillet 2018

Rentrée littéraire 2018 : ma Wishlist

567. C'est le nombre de titres qui sortiront pour cette rentrée littéraire 2018, entre la mi-août et octobre. Cette rentrée s'annonce vraiment excellente, ou en tous cas, attrayante puisque j'ai choisi de vous présenter... 79 romans. Littératures française, anglaise, américaine, espagnole, contemporains, romans noirs... cette liste est éclectique. J'ai décidé de vous présenter les titres non par date cette fois-ci, mais par éditeur. 
Je vous invite à vous installer tranquillement, à prendre le temps de regarder cette (très) longue sélection, et de profiter ! 






Actes Sud

Le Grand Nord-Ouest, Anne-Marie Garat (22/08)


Fin des années 1930, Yukon, Alaska. Une aventurière fuit la Californie avec une enfant et, bravant les dangers, se lance à la poursuite de ses fantômes sur les pistes des territoires amérindiens du Grand Nord, avec pour seul guide une mystérieuse carte folle. Bud Cooper qui a croisé sa route rapporte le récit de l’équipée que lui en fait, quinze ans plus tard, l’enfant d’alors, au risque de se perdre à son tour avec elle aux confins de l'imaginaire. 





La Maison Golden, Salman Rushdie (29/08)


Le jour de l'investiture de Barack Obama, un énigmatique millionnaire venu d'un lointain Orient prend ses quartiers dans une communauté préservée au coeur de Greenwich Village avec ses trois fils adultes aussi brillants qu'excentriques. René Unterlinden, jeune réalisateur velléitaire, comprend que ces étranges voisins peuvent devenir une source d'inspiration inespérée. Convoquant la littérature, la pop-culture et le 7e art, Salman Rushdie écrit ici le roman à la fois angoissant et jubilatoire de l'identité, de la vérité, de la terreur et du mensonge dans leurs atours contemporains.

Traduit de l'anglais par Gérard Meudal


Infestation, Ezekiel Boone (05/09)


Attention : c'est un tome 2 (suite du premier tome, Eclosion)
Il y a d’abord eu la nuée noire qui a englouti un homme, les irrégularités sismiques qui ont intrigué les scientifiques en Inde, la bombe atomique que la Chine a, de façon incompréhensible, lancée sur son propre territoire. Puis le laboratoire de la zoologue Melanie Guyer a reçu un colis contenant un mystérieux sac d’œufs. Personne ne se doutait encore que, du jour au lendemain, la Terre serait consumée par des araignées tueuses dormant depuis des millénaires. Les araignées ont décimé l’humanité, qui ne semble plus être désormais qu’une espèce en voie de disparition parmi d’autres. Les survivants tentent de s’organiser pour lutter contre la menace quand, soudain, contre toute attente, les araignées semblent se retirer et mourir. L’humanité est-elle sauvée ou vit-elle son dernier répit ? Dans ce deuxième volet de sa trilogie, Boone s’affirme comme un maître du suspense apocalyptique et de l’horreur. Et file, en soie d’araignées, la métaphore de notre époque sauvage.

A ce jour, l'image de la couverture d'Infestation est indisponible.

Traduit de l'anglais (Canada) par Jérôme Orsoni


Dura Lex, Bruce DeSilva (05/09)


Un très jeune tueur en série, qui a sauvagement assassiné deux femmes et trois petites filles à coups de couteau de cuisine, est arrêté, en partie grâce à l’enquête du journaliste Mulligan. Mais le coupable, qui n’a que 15 ans, devrait bénéficier d'une faille dans le code pénal de Rhode Island, qui prévoit que tout délinquant juvénile, quel que soit son crime, doit être libéré à 21 ans. Pour Mulligan, le meurtrier doit rester derrière les barreaux, quitte à ce que la justice prenne quelques arrangements avec le droit. Pour son supérieur Mason, l’application stricte de la loi passe avant tout. Lorsque le meurtrier est relâché, partisans du droit et défenseurs de l’éthique se retrouvent dans le même camp : celui des proies.

A ce jour, l'image de la couverture est indisponible.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laure Manceau



Albin Michel

Le Malheur du bas, Inès Bayard (23/08)


« Au coeur de la nuit, face au mur qu'elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »
Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d'une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.







Ce cœur qui haïssait la guerre, Michel Heurtault (23/08)


Au lendemain de la Grande Guerre, Anton découvre un domaine inexploré : la conquête de l'espace. Jeune ingénieur allemand, il rêve plus d'étoiles que de pouvoir et de politique. Une opportune neutralité qui lui permet de ne pas prendre position entre pro et antinazis. Mais que vaut la neutralité lorsque l'on travaille sur une fusée financée par l'Armée et qu'elle devient une arme dévastatrice ? Ce sont deux femmes également aimées qui rappellent à ce coeur rebelle que si l'homme n'est pas fait pour la guerre, il l'est encore moins pour la servitude, et l'amènent à passer de la résistance passive à la trahison de son pays. Dans cette fresque d'une puissance exceptionnelle, Michel Heurtault, l'auteur de L'Étrangère et du Bal défendu, explore la complexité des engagements qui ont divisé la société allemande depuis l'avènement du IIIe Reich jusqu'à sa chute. Au-delà, son roman interroge la définition même de la résistance, à travers le destin d'hommes et de femmes pris au piège d'une époque fatale, du grand cimetière de la Russie aux intrigues pour imposer l'Ordre noir.

Les Prénoms épicènes, Amélie Nothomb (23/08)


« La personne qui aime est toujours la plus forte. »











Quatre-vingt-dix secondes, Daniel Picouly (23/08)


« Le diable a bu du rhum. On a souillé les églises, déterré les cadavres. Saint-Pierre doit se repentir. Tandis que je crache de la boue et du feu, que je ravage les champs, les bêtes et les hommes, ils battent des mains comme des enfants à Carnaval. Ils oublient de redevenir des animaux sages, de faire confiance à leur instinct. Fuyez ! Je suis la montagne Pelée, dans trois heures, je vais raser la ville. Trente mille morts en quatre-vingt-dix secondes. » Avec une verve baroque et vibrante, Daniel Picouly, prix Renaudot pour L'Enfant Léopard, incarne l'épopée terrifiante de la Montagne Pelée, force mythologique, dans un roman foisonnant aux résonances étrangement actuelles.


Fracking, François Roux (23/08)


« La guerre, certains en meurent et d'autres en vivent. »
Tandis que l'Amérique est en train d'élire Trump, les Wilson se battent dans les vastes prairies du Dakota transformées par l'exploitation providentielle du gaz de schiste. Ils se battent contre le cynisme des géants pétroliers qui intoxiquent leurs champs et leur eau, contre la résignation de ceux qui ont accepté de se laisser acheter et empoisonner. Brillant chroniqueur de notre époque, François Roux, l'auteur de Bonheur national brut, place son nouveau roman sous le signe de la rupture. Rupture qui fend la terre et la coupe des hommes qui y vivent et l'exploitent. Rupture qui oppose le monde de la nature et celui de l'industrie. Rupture au sein de la communauté. Remarquable radiographie des États-Unis d'aujourd'hui, Fracking raconte notre société, sa colère et sa violence.

Une douce lueur de malveillance, Dan Chaon (23/08)


« Nous n'arrêtons pas de nous raconter des histoires sur nous-mêmes. Mais nous ne pouvons maîtriser ces histoires. Les événements de notre vie ont une signification parce que nous choisissons de leur en donner une. »
Tel pourrait être le mantra de Dustin Tillman, psychologue dans la banlieue de Cleveland. Ce quadragénaire, marié et père de deux adolescents, mène une vie somme toute banale lorsqu'il apprend que son frère adoptif, Rusty, vient d'être libéré de prison. C'est sur son témoignage que, trente ans plus tôt, celui-ci a été condamné à perpétuité pour le meurtre de leurs parents et de deux proches. Maintenant que des tests ADN innocentent son frère, Dustin s'attend au pire. Au même moment, l'un de ses patients, un policier en congé longue maladie, lui fait part de son obsession pour une étrange affaire : la disparition de plusieurs étudiants des environs retrouvés noyés, y voyant la marque d'un serial killer. Pour échapper à sa vie personnelle, Dustin se laisse peu à peu entraîner dans une enquête périlleuse, au risque de franchir les limites que lui impose son rôle de thérapeute. Plongée dans les ténèbres, celles d'un homme submergé par ses propres contradictions et les failles de sa mémoire, Une douce lueur de malveillance est un livre virtuose et vénéneux. Une écriture glaçante, une inventivité littéraire qui bouscule les structures du roman contemporain : rarement un écrivain aura su explorer le mystère de l'identité avec un réalisme aussi obsédant.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Hélène Fournier


Dans la cage, Kevin Hardcastle (03/09)


Ancien champion de boxe et de free fight, Daniel a raccroché les gants après une blessure grave et dire adieu à ses rêves de gloire. Devenu soudeur, il mène aujourd'hui une vie tranquille avec sa femme et sa fille, âgée de douze ans, à Simcoe,  petite ville d'Ontario dont il est originaire. Difficile pourtant, dans une région minée par le chômage, de joindre les deux bouts. Aussi Daniel accepte-t-il de se mettre au service de Clayton, un caïd de seconde zone qu'il a connu dans son enfance, le temps de se renflouer. Mais vite écoeuré par la violence de ce milieu, il décide de s'affranchir et de remonter sur le ring. Sans se douter que, telle l'araignée prise dans sa toile, il ne pourra se libérer de l'influence néfaste de son ami... Premier roman tout  en tension et en émotion, porté par un magnifique personnage digne d'une tragédie antique, Dans la cage révèle un jeune auteur canadien à suivre, dans la lignée de Donald Ray Pollock et Craig Davidson.
Traduit de l'anglais (Canada) par Janique Jouin 

Modèle vivant, Joann Sfar (30/08)


C'est l'histoire d'un professeur de dessin qui s'appelle Joann Sfar. La direction des Beaux-Arts le réveille aux aurores afin de régler le problème du harcèlement sexuel à l'école. Rien que ça ?
C'est l'histoire d'une époque qui ne veut plus qu'on la représente. Les modèles se révoltent, vous arrachent les pinceaux des mains et vous disent : je vais le faire moi-même, mon portrait.

Féroce et pertinent : tout l'art de Joann Sfar.






Alma

Einstein, le sexe et moi, Olivier Liron (06/09)


"Je suis autiste Asperger. Ce n'est pas une maladie, je vous rassure. C'est une différence. Je vais vous raconter une histoire. Cette histoire est la mienne. J'ai joué au jeu télévisé Questions pour un champion et cela a été très important pour moi."
Nous voici donc en 2012 sur le plateau de France 3 avec notre candidat préféré, Olivier Liron lui-même, Julien Lepers qui lance des questions en rafales et des concurrents qui se démènent comme des diables. Fort occupé à gagner, l'auteur l'est tout autant à nous expliquer ce qui lui est arrivé dans le passé. À intervalles réguliers, il raconte les sévices dans la cour de récréation, les punitions des professeurs, la grand-mère dont le sabir console, les filles inaccessibles qui lui font penser, philosophe, qu'il mourra puceau. En un mot la cruauté sociale et l'anxiété grandissante de celui qui ignore ce qui ne va pas. 
Ce dispositif qui alterne scène présente et flashback fonctionne à la perfection. Il permet à l'auteur de souffler le chaud et le froid sur le lecteur suspendu au récit comme le candidat de Questions pour un champion à son buzzer. En réunissant en une même histoire les ingrédients de la confession et ceux du thriller (il y a des morts – symboliques évidemment – à la fin du jeu) il prouve, une seconde fois, son infinie connaissance des émotions humaines et la variété de sa palette.



Autrement

Wild Side, Michael Imperioli (29/08)


À seize ans, Matthew n'a connu que le quartier du Queens à New York et une existence solitaire avec sa mère. À la faveur d'un héritage inattendu, une nouvelle vie s'offre à lui : Manhattan et ses avenues chics, la fascinante Veronica, ainsi qu'un voisin musicien qui l'embarque dans ses aventures, un certain Lou Reed... Matthew plonge avec eux dans un tourbillon d'amour, d'art, de liberté - au risque de se perdre. Entre L'Attrape-coeurs de J. D. Salinger et Just Kids de Patti Smith, Wild Side nous emporte dans le New York fiévreux des années 70, à travers le regard grave et moqueur d'un héros inoubliable.


Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Héloïse Esquié


Boy Erased, Garrad Conley (17/10)


Garrard a 19 ans lorsque ses parents découvrent son homosexualité. Problème : ce sont des chrétiens ultra-conservateurs. Pour eux, leur fils doit être « guéri ». Garrard est alors conduit dans un centre de « conversion », où des pasteurs le forcent à devenir un autre. Où la Bible fait loi. Où Harry Potter est un livre déviant, où il est interdit d'écouter Beethoven. Là-bas, malgré tout, Garrard trouvera l'amitié et la force d'être lui-même. Entre Pourquoi être heureux quand on peut-être normal ? de Jeanette Winterson et le roman puis film Call me by your name d'André Aciman, Boy Erased est une plongée effrayante dans un univers intégriste ainsi qu'une immersion touchante dans les réflexions d'un jeune gay, et une magnifique histoire d'amour filial. Un récit littéraire nécessaire, acclamé et classé dans les meilleurs ouvrages, adapté en film avec Nicole Kidman et Xavier Dolan.
Adapté au cinéma le 21 novembre 2018.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Baptiste Bernet 


Belfond

Sous les branches de l'udala, Chinelo Okparanta (23/08)


Ijeoma tombe amoureuse d'Amina. Mais nous sommes au Biafra, dans les années 1970, la guerre civile fait rage, torturant les esprits et les corps, et deux femmes qui s'aiment sont criminelles.
Largement salué par la critique, nommé pour de nombreux prix littéraires, un roman d'apprentissage impressionnant qui dénonce la violence et la barbarie que nous subissons tous, par delà les époques et les frontières.


Traduit de l'anglais (Nigeria) par Carine Chichereau



Les Jours de silence, Phillip Lewis (23/08)


Appalaches, années 1950 à 2000. Alors qu’il s’était promis de ne jamais revenir dans son village natal, Henry Aster, bientôt père et apprenti écrivain décide de retourner vers le foyer familial et sa mère vieillissante…Installé avec sa femme et leurs enfants dans une maison superbe mais maudite, il tente d’écrire le roman de sa vie. Le décès de sa mère l’anéantit. Son fils tentera de lui redonner goût à la vie mais il disparaît avec son manuscrit. Bouleversé par le départ de son père, Henry Jr s’enfuit à son tour à la recherche de celui-ci…

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne-Laure Tissut


La Maison de ruines, Ruby Namdar (06/09)


Manhattan, de nos jours.
Séduisant professeur d’université, Andrew Cohen, cinquante-deux ans, fascine ses élèves par de brillants essais, du genre « Andy Warhol et Woody Allen, représentations de l’inversion ou inversion de la représentation » ; mène une vie épatante et sophistiquée, entre réceptions chic dans son appartement de l’Upper West Side et vernissages dans les galeries de Manhattan ; aime chaleureusement son ex-femme et leurs deux jolies filles ; et se délecte de la sensuelle présence d’Ann Lee, sa maîtresse de vingt-cinq ans. À tout point de vue, Andrew Cohen est un juif américain heureux.
Jusqu’au jour où des visions terrifiantes l’assaillent : violence, pillages, massacres. La destruction du Temple de Jérusalem, l’Holocauste. C’est la descente aux Enfers, la dépression à tous les étages. Comment y mettre un terme ? Comment redevenir l’irrésistible Andrew Cohen ?

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sarah Tardy



Buchet Chastel

Made in Trenton, Tadzio Koelb (23/08)


New Jersey, 1946. Alors que le monde sort tout juste des horreurs de la guerre, travailler dans l'industrie florissante de Trenton est une des clés de l'émancipation pour les classes populaires de la côte est des États-Unis. Le rêve américain fonctionne à plein, et le mystérieux Abe Kunstler, nouveau venu à l'usine, semble déterminé à en tirer parti. Travailleur obstiné, bon camarade, buveur émérite, Abe est l'archétype du col bleu : sauf qu'Abe est un mirage, un imposteur qui cache un terrible secret. De l'après-guerre au Vietnam, l'histoire de Kunstler nous montre combien ce rêve américain est une machine implacable qui broie tous ceux qui ne sont pas nés dans la bonne classe, le bon corps, la bonne peau. Confronté à une société américaine au conformisme impitoyable, empêtré dans une vie de mensonges et menacé de voir son secret révélé, jusqu'où Abe Kunstler sera-t-il prêt à aller pour préserver l'existence qu il a tenté de se forger ?

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marguerite Capelle

Personne n'est obligé de me croire, Juan Pablo Villalobos (06/09)

Mexico, 2004. Juan Pablo, brillant étudiant, reçoit une bourse pour partir finir son doctorat à Barcelone en compagnie de Valentina, sa fiancée. L’occasion rêvée pour lui de découvrir l’Europe, de s’éloigner de sa mère et de prouver les vertus de l’intellectualisme à une famille haute en couleur et pas toujours très soucieuse des lois. Mais c’est compter sans l’enthousiasme des siens : contacté par un de ses cousins quelques jours avant son départ et adoubé mafieux malgré lui, Juan Pablo voit son épopée universitaire se transformer peu à peu en un truculent roman noir…
Drôle, enlevé, ce récit à plusieurs voix nous dépeint une Barcelone foisonnante, peuplée de dangereux truands et d’universitaires à la pédanterie comique tout en livrant une très fine réflexion sur les procédés littéraires et le sens de la fiction.

Traduit de l'espagnol (Mexique) par Claude Bleton



Calmann Lévy

Cette maison est la tienne, Fatima Farheen Mirza (16/08)


Avant-hier soir, elle n’avait encore jamais  entendu parler de ces taches qui s’amoncellent  comme la poussière sur le coeur.  Et si ne pas porter le foulard valait une tache,  est-ce qu’une nouvelle se formerait chaque fois  qu’elle déciderait de rester tête nue ?
Hadia, Huda et leur petit frère Amar ont grandi  sous le même toit californien, tiraillés entre rêve américain  et traditions chiites de leurs parents nés en Inde.
Le mariage d’Hadia est l’occasion pour les deux soeurs  de revoir Amar, disparu depuis trois ans. Grâce à l’exploration  de leurs souvenirs d’enfance, parfois tendres, souvent  douloureux, se dessine une fresque familiale bouleversante  où chaque enfant se joue des interdits pour tenter de grandir  librement dans son corps, et dans son coeur.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nathalie Bru


Le Prince à la petite tasse, Emilie de Turckheim (16/08)


Un jour, j’ai dit : « Ils sont des milliers  à dormir dehors. Quelqu’un pourrait  habiter chez nous, peut-être ? »  Et Fabrice a dit : « Oui, il faudra  juste acheter un lit. »  Et notre fils Marius a dit : « Faudra  apprendre sa langue avant qu’il arrive. »  Et son petit frère Noé a ajouté:  « Faudra surtout lui apprendre à jouer aux cartes, parce qu’on adore  jouer aux cartes, nous ! »
Pendant neuf mois, Émilie, Fabrice et leurs deux  enfants ont accueilli dans leur appartement parisien  Reza, un jeune Afghan qui a fui son pays en guerre  à l’âge de douze ans. Ce journal lumineux retrace  la formidable aventure de ces mois  passés  à se découvrir et à retrouver ce qu’on avait égaré  en chemin : l’espoir et la fraternité.


Delcourt

Au loin, Hernan Diaz (05/09)


Finaliste du prix Pulitzer 2018.
Jeune paysan suédois, Håkan débarque en Californie, seul et sans le sou. Il n’a qu’un but : retrouver son frère Linus à New York. Il va alors entreprendre la traversée du pays à pied, remontant à contre-courant le flux continu des pionniers qui se ruent vers l’Ouest. Les caravanes se succèdent et les embûches aussi. Trop souvent, la nature et les hommes essaieront de le tuer. Håkan croise ainsi la route de personnages truculents et souvent hostiles : une tenancière de saloon, un naturaliste original, des fanatiques religieux, des arnaqueurs, des criminels, des Indiens, des hommes de loi…
Et, tandis que s’écrivent à distance les mythes fondateurs de l’Amérique, il devient un héros malgré lui. Peu à peu, sa légende grandit. Håkan n’a plus d’autre choix que de se réfugier loin des hommes, au cœur du désert, pour ne plus être étranger à lui-même et aux autres.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christine Barbaste



Au diable vauvert

Argent animal, Michael Cisco (06/09)


Lors d’une conférence sur la finance en Amérique du Sud, cinq économistes développent un concept de monnaie vivante, capable de se reproduire. Bientôt l’argent animal croît et se multiplie, envahissant le monde.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Claro







Les Escales

L'Ange de l'histoire, Rabih Alameddine (30/08)


Le temps d’une nuit, dans la salle d’attente d’un hôpital psychiatrique, Jacob, poète d’origine yéménite, revient sur les événements qui ont marqué sa vie : son enfance dans un bordel égyptien, son adolescence sous l’égide d’un père fortuné, puis sa vie d’adulte homosexuel à San Francisco dans les années 1980, point culminant de l’épidémie du sida. Mais Jacob n’est pas seul : Satan et la Mort se livrent un duel et se disputent son âme, l’un le forçant à se remémorer son passé douloureux, l’autre le poussant à oublier et à renoncer à la vie.
En dressant le portrait bouleversant et tout en finesse d’un homme hanté par les souvenirs, Rabih Alameddine livre un texte éblouissant d’érudition et d’imagination, imprégné à la fois d’humour, de violence et de tendresse. Surtout, il nous rappelle l’urgence et la nécessité de se confronter au passé et de ne pas céder à l’oubli.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nicolas Richard


Fayard

Comme un seul homme, Daniel Magariel (22/08)


Le combat fut âpre. Mais, ensemble, le narrateur, un garçon de douze ans, son frère aîné et leur père ont gagné la guerre – c’est ainsi que le père désigne la procédure de divorce et la lutte féroce pour la garde de ses fils. Ensemble, ils prennent la route, quittant le Kansas pour Albuquerque, et un nouveau départ. Unis, libres, conquérants, filant vers le Nouveau-Mexique, terre promise, ils dessinent les contours de leur vie à trois.
Les garçons vont à l’école, jouent dans l’équipe de basket, se font des amis, tandis que leur père vaque à ses affaires dans leur appartement de la banlieue d’Albuquerque.  Et fume, de plus en plus  – des cigares bon marché, pour couvrir d’autres odeurs. Bientôt, ce sont les nuits sans sommeil, les apparitions spectrales d’un père brumeux, les visites nocturnes de types louches. Les garçons observent la métamorphose de leur père, au comportement chaque jour plus erratique et violent. Livrés à eux-mêmes, ils n’ont d’autre choix que d’endosser de lourdes responsabilités   pour contrer la défection de leurs parents, et de faire front face à ce père autrefois adulé désormais méconnaissable, et terriblement dangereux.
Daniel Magariel livre un récit déchirant, éblouissant de justesse et de délicatesse sur deux frères unis dans la pire des adversités, brutalement arrachés à l’âge tendre. Deux frères qui doivent apprendre à survivre et à se construire auprès d’un père extraordinairement toxique, au milieu des décombres d’une famille brisée.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nicolas Richard



Flammarion

Trancher, Amélie Cordonnier (29/08)


Cela faisait des années qu’elle croyait Aurélien guéri de sa violence, des années que ses paroles lancées comme des couteaux n’avaient plus déchiré leur quotidien. Mais un matin de septembre, devant leurs enfants ahuris, il rechute et l’insulte de nouveau. Malgré lui, plaide-t-il. Pourra-t-elle encore supporter tout ça ? Elle va avoir quarante ans le 3 janvier. Elle se promet d’avoir décidé pour son anniversaire.






Chien-Loup, Serge Joncour (22/08)


Serge Joncour raconte l’histoire, à un siècle de distance, d’un village du Lot, et c’est tout un passé peuplé de bêtes et anéanti par la guerre qu’il déterre pour mieux éclairer notre monde contemporain. En mettant en scène un couple moderne aux prises avec la nature et confronté à la violence, il nous montre que la sauvagerie est toujours prête à surgir au cœur de nos existences civilisées, comme un chien-loup.






L'Hiver du mécontentement, Thomas B. Reverdy (22/08)


L’Hiver du mécontentement, c’est l’hiver 1978-1979, où des grèves monstrueuses paralysèrent la Grande-Bretagne et où Margaret Thatcher s’apprêtait à prendre le pouvoir. Thomas Reverdy écrit le roman de cet hiver qui sonna le glas d’une époque et accoucha d’un autre monde, le nôtre. Mais il raconte aussi comment de jeunes gens réussissent à s’y faire une place, en luttant avec toute la vitalité et les rêves de leur âge.





Balles perdues, Jennifer Clement (22/08)


En plein cœur de la Floride, Pearl vit à l’avant d’une Mercury avec sa mère Margot qui dort sur le siège arrière. À travers le regard d’une jeune fille à peine sortie de l’enfance, Jennifer Clement signe un roman au lyrisme engagé et dénonce le sort imposé aux plus démunis ainsi que les ravages causés par le marché de l’armement aux États-Unis.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Patricia Reznikov





A ce point de folie. D'après l'histoire du naufrage de La Méduse, Franzobel (22/08)


Le 2 juillet 1816, la frégate La méduse fait naufrage. Sur les 150 passagers abandonnés sur un radeau, seuls 15 survivront, après 13 journées d’enfer, jalonnées de meurtres et de stratégies de survie. Qu’aurait-on fait à leur place ? Dans ce roman historique et anthropologique au rythme effréné, Franzobel pousse le lecteur à la limite du supportable : son style sert la tension dramatique et nous plonge au cœur du carnage.

Traduit de l'allemand (Autriche) par Olivier Mannoni



Pêche, Emma Glass (22/08)


Il est arrivé quelque chose à Pêche, du sang coule sur ses jambes, l’odeur de son agresseur lui colle à la peau. Dans ce premier roman éblouissant, Emma Glass explore les jours et les nuits d’une chair blessée, elle invente une langue charnelle et musicale où chaque mot tente à la fois d’incarner et de réparer l’irréparable.

Traduit de l'anglais par Claro






Gallimard

Nuit sur la neige, Laurence Cossé (16/08)



Septembre 1935. Robin sort de l'adolescence. Il est né après la mort de son père, comme de nombreux enfants de sa génération, venus au monde pendant la Grande Guerre. La vie politique est alors particulièrement violente en France, tant sur le plan intérieur que dans l'ordre international. Mais, à dix-huit ans, qui n'accorde pas plus d'importance à ses tourments intimes qu'à l'actualité collective ? En la personne d'un de ses camarades de classe préparatoire, Robin découvre que l'amitié est un des noms de l'amour, autrement dit de l'inquiétude. Conrad est la séduction même et l'énigme incarnée. En avril 1936, alors que la tension politique est à son comble, tous les deux vont skier dans un vieux et pauvre village de Haute Tarentaise du nom de Val-d'Isère, dont quelques visionnaires imaginent qu'il pourrait devenir une grande station de ski alpin. Les six jours qu'ils y passent marqueront Robin à vie. Son existence entière va être éblouie par une jeune fille.


La Grande Idée, Anton Beraber (23/08)


Son nom parcourt le livre comme une incantation, et pourtant Saul Kaloyannis reste une énigme. Qui était-il, cet homme aux yeux emplis de ténèbres : un idéaliste, un traître, ou le dernier des héros ? Dans les années 70, un étudiant part à la recherche de ce survivant d'une guerre perdue un demi-siècle auparavant. Les témoins qu'il retrouve, tous des laissés-pour-compte de l'Histoire, se succèdent pour retracer le destin de Kaloyannis, son voyage sans retour des confins de l'Orient à la baie de New York. En des temps où les régimes répriment l'extraordinaire, la légende galopante du contestataire embrase déserts, îles des Cyclades, forêts de sauges géantes, villes sous les vagues... Ce roman d'aventures déployant un imaginaire infini est porté par une écriture magnifique, ample, visionnaire, qui dans son fleuve obstiné allie le trivial et le précieux, le réalisme et la poésie.


Un Monde à portée de main, Maylis de Kerangal (16/08)


"Paula s'avance lentement vers les plaques de marbre, pose sa paume à plat sur la paroi, mais au lieu du froid glacial de la pierre, c'est le grain de la peinture qu'elle éprouve. Elle s'approche tout près, regarde : c'est bien une image. Etonnée, elle se tourne vers les boiseries et recommence, recule puis avance, touche, comme si elle jouait à faire disparaître puis à faire revenir l'illusion initiale, progresse le long du mur, de plus en plus troublée tandis qu'elle passe les colonnes de pierre, les arches sculptées, les chapiteaux et les moulures, les stucs, atteint la fenêtre, prête à se pencher au-dehors, certaine qu'un autre monde se tient là, juste derrière, à portée de main, et partout son tâtonnement lui renvoie de la peinture. Une fois parvenue devant la mésange arrêtée sur sa branche, elle s'immobilise, allonge le bras dans l'aube rose, glisse ses doigts entre les plumes de l'oiseau, et tend l'oreille dans le feuillage".


François, portrait d'un absent, Michaël Ferrier (16/08)


Une voix blanche, surgie au milieu de la nuit, annonce à Michaël Ferrier la mort de son ami François et de sa fille Bahia. Dans la dévastation, la parole reprend et les souvenirs reviennent : comment deux solitudes, jeunes, se rencontrent, s'écoutent et se répondent ; les années d'études, d'internat ; la passion du cinéma, de la radio : la mémoire se déploie et compose peu à peu une chronique de l'amitié, un tombeau à l'ami perdu. Entre France et Japon, Michaël Ferrier redonne vie aux fantômes, aux absents, aux disparus. Il confère aux choses et aux êtres une sombre beauté, celle de la passion de l'amitié.





Tenir jusqu'à l'aube, Carole Fives (16/08)


«Et l'enfant ? 
Il dort, il dort. 
Que peut-il faire d'autre ?» 
Une jeune mère célibataire s'occupe de son fils de deux ans. Du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans budget pour une baby-sitter, ils vivent une relation fusionnelle. Pour échapper à l'étouffement, la mère s'autorise à fuguer certaines nuits. À quelques mètres de l'appartement d'abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d'un semblant de légèreté. 
Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle tire sur la corde, mais pour combien de temps encore ? 
On retrouve, dans ce nouveau livre, l'écriture vive et le regard aiguisé de Carole Fives, fine portraitiste de la famille contemporaine.



Asymétrie, Lisa Halliday (16/08)


Alors qu’elle lit dans la chaleur d’un parc new-yorkais, Alice est abordée par un homme qui pourrait être son grand-père. Il s’agit d’Ezra Blazer, un écrivain célèbre et respecté, que la jeune femme, qui travaille dans le milieu de l’édition, reconnaît aussitôt. C’est le début d'une relation charnelle et intellectuelle, rafraîchissante pour lui, déterminante pour elle. La suite du roman, sans lien apparent avec cette liaison inattendue, se déroule du côté de Londres. Amar Jaafari est retenu à l’aéroport alors qu’il tente de rejoindre sa famille en Irak. Le pays a été envahi par les États-Unis pendant qu’Alice et Ezra jouaient au Scrabble ou regardaient un match de base-ball. Entre deux interrogatoires, les souvenirs d’Amar affluent. Des souvenirs d’enfance ; d’autres, plus récents, dans lesquels le conflit irakien se fait de plus en plus menaçant. Qu’est-ce qui relie ces deux récits, qui ne semblent pourtant pas devoir se croiser ? L’interview musicale et piquante d’Ezra Blazer, qui vient clôturer le roman, fournit la clé de ce puzzle littéraire bouleversant. 
Avec un humour corrosif, Lisa Halliday étudie dans toute leur complexité les rapports de forces – inégaux – à l’œuvre à la guerre comme à l’amour.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Hélène Cohen


Swing Time, Zadie Smith (16/08)


Deux petites filles métisses d’un quartier populaire de Londres se rencontrent lors d’un cours de danse. Entre deux entrechats, une relation fusionnelle se noue entre elles. Devant les pas virtuoses de Fred Astaire et de Jeni LeGon sur leur magnétoscope, elles se rêvent danseuses. Tracey est la plus douée, la plus audacieuse mais aussi la plus excessive. Alors qu’elle intègre une école de danse, la narratrice, elle, poursuit une scolarité classique au lycée puis à l’université, et toutes deux se perdent de vue. 
La plus sage devient l'assistante personnelle d’Aimee, une chanteuse mondialement célèbre. Elle parcourt le monde, passe une partie de l’année à New York et participe au projet philanthropique d’Aimee : la construction d’une école pour filles dans un village d’Afrique. Pendant ce temps, la carrière de Tracey démarre, puis stagne, tandis que progresse son instabilité psychologique. Après une série d’événements choquants, les deux amies se retrouveront pour un dernier pas de danse. 
Roman d’apprentissage et de désillusion, le cinquième roman de Zadie Smith opère également une réflexion sur le racisme, l’identité, le genre et la célébrité, avec beaucoup de rythme, d’humour et d’émotion.

Traduit de l'anglais par Emmanuelle Aronson et Philippe Aronson 




Gallmeister

Une Maison parmi les arbres, Julia Glass (23/08)


Le jour où l’auteur vénéré de livres pour enfants Morty Lear meurt accidentellement dans sa maison du Connecticut, il lègue à Tomasina Daulair sa propriété et la gestion de son patrimoine artistique. Au fil des années, Tommy était devenue à la fois son assistante, sa confidente et le témoin de sa routine quotidienne, mais aussi des conséquences émotionnelles de son étrange jeunesse et de sa relation passionnelle avec un amant emporté par le sida. Lorsqu’un célèbre acteur engagé pour incarner Morty à l’écran se présente pour une visite prévue peu de temps avant la mort de l’écrivain, Tommy et lui sont amenés à fouiller le passé de Morty. Tommy s’interroge alors : connaissait-elle vraiment cet homme dont elle a partagé la vie durant plus de quarante ans ? Ce roman compose une fresque délicate sur les blessures de l’enfance qui ne se referment jamais tout à fait. Seule les atténue la plume tendre et subtile de Julia Glass, lauréate du prestigieux National Book Award.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Josette Chicheportiche


Les Spectres de la terre brisée, S. Craig Zahler (23/08)


Mexique, été 1902. Deux soeurs kidnappées aux États-Unis sont contraintes à la prostitution dans un bordel caché dans un ancien temple aztèque au coeur des montagnes. Leur père, John Lawrence Plugford, ancien chef de gang, entame une expédition punitive pour tenter de les sauver, accompagné de ses deux fils et de trois anciens acolytes : un esclave affranchi, un Indien as du tir à l’arc, et le spectral Long Clay, incomparable pro de la gâchette. Le gang s’adjoint également les services d’un jeune dandy cultivé, ambitieux et désargenté, attiré par la promesse d’une rétribution alléchante. Peu d’entre eux survivront à la sanglante confrontation dans les badlands de Catacumbas. Un western impitoyable qui balaie tout sur son passage, comme un film de Tarantino au volume poussé à fond.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Janique Jouins-de Laurens



Onze jours, Lea Carpenter (06/09)


Pennsylvanie, mai 2011. Sara apprend que son fils unique Jason, parti combattre avec les forces spéciales américaines, est porté disparu en Afghanistan. Femme forte et indépendante, familière des hautes sphères politiques, Sara, qui a élevé seule Jason après le décès de son père, se retrouve pour la première fois de sa vie impuissante face au destin. Confrontée à l'interminable attente, assiégée par les journalistes, elle plonge dans ses souvenirs et relit les lettres envoyées par Jason durant son entraînement, espérant se rapprocher de ce fils disparu et comprendre les raisons de son engagement. Au bout de neuf jours, des nouvelles arrivent. Le premier roman de Lea Carpenter est le portrait sensible d'une mère et de son fils, dont les choix bouleversent leurs deux vies à tout jamais.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anatole Pons


Evasion, Benjamin Whitmer (06/09)


1968. Le soir du Réveillon, douze prisonniers s'évadent de la prison d'Old Lonesome, autour de laquelle vit toute une petite ville du Colorado encerclée par les montagnes Rocheuses. L'évènement secoue ses habitants, et une véritable machine de guerre se met en branle afin de ramener les prisonniers… morts ou vifs. À leurs trousses, se lancent les gardes de la prison et un traqueur hors pair, les journalistes locaux soucieux d'en tirer une bonne histoire, mais aussi une trafiquante d'herbe décidée à retrouver son cousin avant les flics… De leur côté, les évadés, séparés, suivent des pistes différentes en pleine nuit et sous un blizzard impitoyable. Très vite, une onde de violence incontrôlable se propage sur leur chemin.Avec ce troisième roman impressionnant, Benjamin Whitmer s'impose comme un nouveau maître du roman noir américain.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jacques Mailhos



Globe

L'Ecart, Amy Liptrot (29/08)


L'Écart raconte la vie d'une femme, son combat contre l'alcool et la joie que procure la communion avec la nature écossaise des îles d'Orkney. Grande, fine, intrépide et avide de passion, elle vacille, tel un petit navire dans la tempête, elle hésite entre deux destins : Se laisser emporter vers le Sud, vers ce Londres qui brille, dans la nuit violente qui fait oublier le jour où l'on est trop seul, où tout est trop cher, où le travail manque. Ou se fracasser contre les falaises de l'île natale, dans cet archipel des Orcades battu des vents dont la vie rude lui semble vide et lui fait peur. Elle l'ignore encore mais il existe une troisième voie : écouter résonner l'appel qui la hante, qui vient toucher cette part d'elle assoiffée de grand large, de grand air, de grande beauté. Non pas rester mais revenir. Choisir. Troquer la bouteille assassine contre une thermos de café fort, troquer l'observation narquoise et éperdue de la faune des nuits de fêtes tristes pour la contemplation des étoiles et des nuages, et l'inventaire des derniers spécimens de râle des genêts, un oiseau nocturne comme elle, menacé comme elle, farouche comme elle. Sa voie s'appelle l'Écart. C'est l'humble nom d'une bande côtière où les animaux sauvages et domestiques peuvent se côtoyer loin des regards, où folâtrent des elfes ivres d'embruns. C'est le nom fier de son premier roman. Public Adulte.

Traduit de l'anglais par Karine Reignier-Guerre


Les Frères Lehman, Stefano Massini (05/09)


11 septembre 1844, apparition. Heyum Lehman arrive de Rimpar, Bavière, à New York. Il a perdu 8 kg en 45 jours de traversée. Il fait venir ses deux frères pour travailler avec lui.
15 septembre 2008, disparition. La banque Lehman Brothers fait faillite. Elle a vendu au monde coton, charbon, café, acier, pétrole, armes, tabac, télévisions, ordinateurs et illusions, pendant plus de 150 ans.
Comment passe-t-on du sens du commerce à l’insensé de la finance ? Comment des pères inventent-ils un métier qu’aucun enfant ne peut comprendre ni rêver d’exercer ?
Grandeur et décadence, les Heureux et les Damnés, comment raconter ce qui est arrivé ? Non seulement par les chiffres, mais par l’esprit et la lettre ?
Par le récit détaillé de l’épopée familiale, économique et biblique. Par la répétition poétique, par la litanie prophétique, par l’humour toujours.
Par une histoire de l’Amérique, au galop comme un cheval fou dans les crises et les guerres fratricides.
Comment prendre la suite de Yehouda Ben Tema qui écrivit dans les Maximes des Pères :
« Tu auras cinquante années pour devenir sage.
Tu en auras soixante pour devenir savant » ?
Nous avons 848 pages et environ 30 000 vers pour devenir instruits, circonspects, édifiés. Groggy.

Traduit de l'italien par Nathalie Bauer



Grasset

L'ère des suspects, Gilles Martin-Chauffier (16/08)


Dans la «  Cité noire  » de Versières, territoire oublié par la République, un adolescent d’origine maghrébine est retrouvé mort en bordure d’une voie de RER. La veille, il avait été poursuivi par un jeune gardien de la paix. Tout semble indiquer que ce dernier n’y est pour rien, mais qu’importe  : les jeux sont faits. La police, la famille, les grands frères, la mairie, les avocats, la presse, les «  consciences  » – tous s’en mêlent, chacun y cherche son compte mais personne ne semble se préoccuper de l’essentiel  : qui est le véritable coupable  ?
De l’Élysée au ministère de l’Intérieur, d’un commissariat à une piscine de luxe en passant par la rédaction d’un magazine d’information, L’Ère des suspects nous conduit au cœur d’une société du mensonge et du faux-semblant où les «  victimes  » servent de dépouilles médiatiques aux tartuffes qui nous gouvernent.
Entre thriller politique et comédie du pouvoir, Gilles Martin-Chauffier signe ici son Bûcher des vanités à la française  : un roman ambitieux sur les impostures de notre temps.


Miss Jane, Brad Watson (05/09)


Jane Chisolm vient au monde en 1915, dans une petite ferme du Mississippi. Quelques instants après sa naissance, le Dr Thompson saisit un carnet et commence à prendre des notes. Jane est née avec une malformation  : un handicap qu’elle devra surmonter sa vie durant.
Les premières années à la ferme, au milieu d’une nature éblouissante, sont joyeuses et innocentes. Ce n’est qu’à l’approche de ses six ans que la petite Jane prend conscience de sa singularité. Mais sa soif d’apprendre est plus forte que les réticences de ses proches. Elle entre à l’école, se plonge dans les livres. Puis arrive l’adolescence et le Dr Thompson devient son principal confident, y compris lorsque celle-ci tombe amoureuse…
Miss Jane est un grand roman de formation et d’émancipation. Une histoire de désir, d’espoir et de courage portée par une langue sensuelle. Malgré la différence, elle franchit chaque étape de sa vie avec une force et une poésie qui lui permettent de poursuivre sa quête insatiable du bonheur, dans cette Amérique rurale que le XXe siècle est en train de bouleverser.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marc Amfreville


Robert Laffont

Moonglow, Michael Chabon (16/08)


En 1947, à la synagogue de Baltimore, un jeune vétéran de la guerre de 39-45 épouse une réfugiée française. Sur le bras, elle porte un tatouage de chiffres bleus. Fragile et fantasque, elle est hantée par des visions d'un cheval écorché qui semble symboliser pour elle toute l'horreur nazie.
À l'opposé, le marié, maquettiste de fusées, fasciné par la conquête spatiale, mesure tout à l'aune de la raison. Mais il a participé à la libération du camp de concentration de Dora et il sait quel prix certains hommes ont payé les avancées scientifiques. Les terreurs, les fugues, les séjours en hôpital psychiatrique de son épouse tant aimée achèvent de bouleverser le socle de ses certitudes.
Un roman existentiel sur le rêve américain, l'exploration intergalactique et les origines nazies de l'innovation technologique. Un conte sur la puissance des secrets et des mensonges. Un hommage brûlant à l'amour, si compliqué soit-il.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle D. Philippe


Manhattan beach, Jennifer Egan (16/08)


Une plongée éblouissante dans un New York peuplé de gangsters, de marins, de scaphandriers, durant la Seconde Guerre mondiale. Quand tout changea entre les hommes et les femmes, entre l'Amérique et le monde.
Alors qu'elle a presque douze ans, Anna Kerrigan accompagne son père chez Dexter Styles, un homme qui, comprend-elle, est crucial pour la survie de sa famille. Derrière sa maison, elle aperçoit l'océan, qui l'émerveille autant que le mystère pesant qui lie les deux hommes.
Des années plus tard, son père a disparu, et le pays est en guerre. Anna travaille au chantier naval de Brooklyn, où les femmes effectuent des tâches autrefois réservées aux hommes, désormais au front. Elle devient la première femme scaphandrier ; sa mission essentielle, des plus dangereuses, consiste à réparer les navires qui aideront les États- Unis à remporter la guerre. Un soir, dans un club, elle croise de nouveau le chemin de Dexter Styles, et commence à comprendre la complexité de la vie de son père, ainsi que les possibles raisons de sa disparition.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Aline Weill


La Tête sous l'eau, Olivier Adam (23/08)


Vingt ans après Je vais bien, ne t'en fais pas, Olivier Adam nous plonge à nouveau La tête sous l'eau.
Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l'air perdu. Il m'a pris dans ses bras et s'est mis à pleurer. Un court instant j'ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte.
Puis il s'est écarté et j'ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : " On l'a retrouvée. Merde alors. On l'a retrouvée. C'en est fini de ce cauchemar. "
Il se trompait. Ma soeur serait bientôt de retour mais nous n'en avions pas terminé.



Le dernier bain, Gwenaële Robert (23/08)


Paris, an II. La France vibre sous le souffle de la Terreur.
Jane, une jeune Anglaise cachée dans l'appartement d'aristocrates émigrés, Théodose, un moine qui a renié sa foi par peur de la guillotine, Marthe, la lingère de Marie-Antoinette emprisonnée au Temple, David, le fameux peintre et député de la Convention, ou encore une Normande du nom de Charlotte Corday, tout juste arrivée à Paris... Ils sont nombreux, ceux qui tournent autour du logis de la rue des Cordeliers où Marat, cloîtré, immergé dans des bains de soufre, traque les suspects hostiles aux idées de la République.
Il ignore que certains d'entre eux souhaitent sa mort et qu'il ne lui reste plus que trois jours à vivre.
Par cette fiction qui nous propulse dans le coeur battant de l'Histoire, Gwenaële Robert détruit l'image sublime et mensongère que David nous a laissée de son ami Marat. Du bout de sa plume, grâce à un dispositif romanesque et à un sens de la reconstitution impressionnants, elle gratte le vernis de la peinture pour révéler la réalité du monstre.


J.C. Lattès

Tous les hommes désirent naturellement savoir, Nina Bouraoui (22/08)


Tous les hommes désirent naturellement savoir est l’histoire des nuits de ma jeunesse, de ses errances, de ses alliances et de ses déchirements.
C’est l’histoire de mon désir qui est devenu une identité et un combat.
J’avais dix-huit ans. J’étais une flèche lancée vers sa cible, que nul ne pouvait faire dévier de sa trajectoire. J’avais la fièvre.
Quatre fois par semaine, je me rendais au Kat, un club réservé aux femmes, rue du Vieux-Colombier. Deux cœurs battaient alors, le mien et celui des années quatre-vingt.
Je cherchais l’amour. J’y ai appris la violence et la soumission.
Cette violence me reliait au pays de mon enfance et de mon adolescence, l’Algérie, ainsi qu’à sa poésie, à sa nature, sauvage, vierge, brutale.
Ce livre est l’espace, sans limite, de ces deux territoires.


Les Fureurs invisibles du coeur, John Boyne (22/08)

Cyril Avery n’est pas un vrai Avery et il ne le sera jamais – ou du moins, c’est ce que lui répètent ses parents adoptifs. Mais s’il n’est pas un vrai Avery, qui est-il ?
Né d’une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif d’un couple dublinois aisé et excentrique par l’entremise d’une nonne rédemptoriste bossue, Cyril dérive dans la vie, avec pour seul et précaire ancrage son indéfectible amitié pour le jeune Julian Woodbead, un garçon infiniment plus fascinant et dangereux.
Balloté par le destin et les coïncidences, Cyril passera toute sa vie à chercher qui il est et d’où il vient – et pendant près de trois quarts de siècle, il va se débattre dans la quête de son identité, de sa famille, de son pays et bien plus encore.
Dans cette œuvre sublime, John Boyne fait revivre l’histoire de l’Irlande des années 1940 à nos jours à travers les yeux de son héros. Les Fureurs invisibles du cœur est un roman qui nous fait rire et pleurer, et nous rappelle le pouvoir de rédemption de l’âme humaine.

Traduit de l'anglais (Irlande) par Sophie Aslanides


Janet, Michèle Fitoussi (05/09)


L’histoire de Janet Flanner est indissociable de celle du New Yorker, dont elle fut la correspondante à Paris pendant un demi-siècle.
Féministe, pacifiste, gay, séductrice, brillante styliste à l'humour mordant, cette Américaine fut une figure du Paris intellectuel et artistique d’après-guerre. Dès les années trente, elle perçut la menace totalitaire. Chroniqueuse de la vie parisienne, elle s’improvisa alors journaliste politique et enquêtrice, et parcourut l’Europe pour témoigner de son temps – Hitler, Pétain, Nuremberg, le maccarthysme, Matisse, Braque, Malraux, De Gaulle comptent parmi ses reportages et portraits les plus marquants.
Pour la première fois, Michèle Fitoussi fait revivre celle qui, bien avant Truman Capote, Tom Wolfe ou Gay Talese, inventa le journalisme littéraire, mais qui n’accéda à la célébrité qu’à la fin de sa vie, lorsque le National Book Award la couronna.
Cette biographie qui se lit comme un roman, et où l’on croise Ernest Hemingway, Nancy Cunard, Sylvia Beach, Natalie Barney ou encore Gertrud Stein, nous transporte d’Indianapolis à Orgeval, du Paris de la lost generation à l’Amérique du New Yorker, sur les traces d’une femme résolument libre, qui voulait être la voyageuse de son siècle.


Métailié 

Le Bruit du dégel, John Burnside (23/08)


Kate, étudiante à la dérive, fait des « enquêtes » cinématographiques dans les rues désertées des banlieues pavillonnaires. Son père vient de mourir brutalement et elle noie son chagrin dans la défonce. Au cours d’une de ses déambulations, elle rencontre Jean, une vieille dame en pleine forme qui coupe son bois et prépare des thés délicats. Jean propose un étrange marché : elle veut bien raconter ses histoires, mais à condition que Kate cesse de boire.
Tandis que Jean déroule le mirage du rêve américain et règle ses comptes avec quelques fantômes, Viêtnam, guerre froide, mouvements contestataires, Kate affronte enfin son deuil impossible et retrouve une place dans le monde.
Avec sa prose magnétique et tendre, John Burnside rend le monde aux vivants et rappelle que seules les histoires nous sauvent.

Traduit de l'anglais (Ecosse) par Catherine Richard-Mas


Moronga, Horacio Castellanos Moya (23/08)


José Zeledón, ex-guérillero aux réflexes encore bien rodés, débarque à Merlow City, ennuyeuse ville-campus du Wisconsin. Guerrier désœuvré devenu chauffeur de bus scolaire, il tente de réprimer ses instincts d’homme d’action.
Erasmo Aragón, professeur d’espagnol paranoïaque et aigri, obsédé par les shorts trop courts de ses jeunes étudiantes, part à Washington pour consulter les archives de la CIA et tenter de résoudre l’énigme de l’assassinat du grand poète salvadorien Roque Dalton.
Ces deux survivants hantés par la guerre, inadaptés, solitaires, se désintègrent à petit feu dans un pays puritain obsédé par la surveillance perpétuelle et les armes, auquel ils ne comprennent rien.
Avec son style rageur, son humour à froid, et une mauvaise foi à toute épreuve, Horacio Castellanos Moya passe les États-Unis au vitriol et poursuit son grand œuvre autour de la violence, qui ronge ses personnages jusque dans l’exil. Un très grand roman qui ne rassure pas sur la nature de l’âme humaine.

Traduit de l'espagnol (Salvador) par René Solis


Manuel de survie à l'usage des jeunes filles, Mick Kitson (30/08)


Que font deux gamines en plein hiver dans une des plus sauvages forêts des Highlands, à des kilomètres de la première ville ?
Sal a préparé leur fuite pendant plus d’un an, acheté une boussole, un couteau de chasse et une trousse de premiers secours sur Amazon, étudié le Guide de survie des forces spéciales et fait des recherches sur YouTube. Elle sait construire un abri et allumer un feu, chasser à la carabine. Elle est capable de tout pour protéger Peppa, sa petite sœur.
Dans le silence et la beauté absolue des Highlands, Sal raconte, elle parle de leur mère désarmée devant la vie, de Robert le salaud, de la tendresse de la sorcière attirée par l’odeur du feu de bois, mais surtout de son amour extraordinaire pour cette sœur rigolote qui aime les gros mots et faire la course avec les lapins.
Un premier roman passionnant et tendre, qui parle de survie, de rédemption, et des vertus régénérantes de la nature. Une vraie réussite.

Traduit de l'anglais (Ecosse) par Céline Schwaller



Sympathie pour le démon, Bernardo Carvalho (06/09)


“Ma vie s’est terminée il y a trois ans, à la veille de mes 53 ans, dans l’entrée d’un théâtre, à Berlin. Du moins, c’est là que j’ai commencé à mourir.” Murmurée à l’oreille d’un homme bardé d’explosifs, dans une chambre d’hôtel juste après un attentat à la bombe, cette phrase donne une idée de la tension qui tisse ce roman du début à la fin.
Envoyé au Moyen-Orient dans une zone de combat pour transporter la rançon d’un mystérieux otage, le Rat affronte les conséquences d’une crise déclenchée par une relation amoureuse destructrice. À la limite de la folie, mais raisonnant avec une rage froide, il essaye de comprendre ce qui a fait de lui la proie d’un amant toxique qui a transformé la soumission en puissante arme de guerre. 
Une analyse impressionnante du mal, du pouvoir et du désir.

Traduit du portugais (Brésil) par Danielle Schramm



Editions de l'Observatoire

Réelle, Guillaume Sire (22/08)


Johanna rêve d’être aimée. Elle veut qu’on la regarde, que les garçons la désirent, que les filles l’envient. Sa mère ne le lui dit pas souvent, mais elle l’aime. Son père même s’il égare les cadeaux qu’elle lui fait, l’aime aussi. Comme sa meilleure amie, même si elle la pousse vers des garçons qui parfois lui mentent et l’humilient.
Mais Johanna veut plus. Elle rêve d’être quelqu’un. Hélas, elle n’a aucun talent particulier. Le samedi soir, elle danse sur les tubes à la mode et, le reste du temps, elle regarde la télé. Le lycée terminé, elle enchaîne les petits boulots. Pourtant, elle y croit encore.
Et un jour, enfin, en 2001, elle est sélectionnée pour participer à un nouveau genre d’émission de télé. C’est le début d’une étrange aventure et d’une histoire d’amour qu’elle n’aurait même pas osé imaginer.


Editions de l'Olivier

La Chance de leur vie, Agnès Desarthe (16/08)


Hector, Sylvie et leur fils Lester s’envolent vers les États-Unis. Là-bas, une nouvelle vie les attend. Hector a été nommé professeur dans une université de Caroline du nord. Très vite, son charisme fait des ravages parmi les femmes qui l’entourent.
Fragile, rêveuse, Sylvie n’en observe pas moins avec lucidité les effets produits par le donjuanisme de son mari, tandis que Lester devient le guide d’un groupe d’adolescents qui, comme lui, cherchent à donner une direction à leurs élans.
Pendant ce temps, des attentats meurtriers ont lieu à Paris, et l’Amérique, sans le savoir, s’apprête à élire Donald Trump.
Chez Agnès Desarthe, chaque personnage semble suivre un double cheminement. Car si les corps obéissent à des pulsions irrésistibles, il en va tout autrement des âmes tourmentées par le désir, la honte et les exigences d’une loyauté sans faille.
Mais ce qui frappe le plus dans cet admirable roman où la France est vue à distance, comme à travers un télescope, c’est combien chacun demeure étranger à son propre destin, jusqu’à ce que la vie se charge de lui en révéler le sens.



Le Complexe d'Hoffman, Colas Gutman (30/08)


« Le petit Hoffman, il vous dira rien de sa maman. Il dit qu’elle est morte mais quand tu vas chez elle, tu vois bien qu’elle est vivante. Il m’a choisi pour me raconter son histoire. Elle n’est franchement pas triste. Je suis Lakhdar CM1, et certains disent que je suis dix-lexique.
Le petit Hoffman, il a reçu une lettre dans son école. Des lois anti-alsaciennes, qu’il n’a pas le droit de faire du sport, d’aller au square ou même aux toilettes. Le petit Hoffman, quand il chasse pas les nazis de son école ou qu’il fait l’assistant respiratoire pour sa maman dépressionnaire, il écrit un livre : 83 ans. C’est l’histoire d’un type qui ne peut pas mourir avant cet âge fatal, mais ce n’est pas du tout une histoire pour enfants, parce que de l’enfance, Simon Hoffman, il n’en a jamais eu. »
Burlesque, émouvant, et parfaitement irrespectueux, Le complexe d’Hoffman décrit un monde où la bonté est rare et la sécurité absente.


Forêt obscure, Nicole Krauss (16/08)


Jules Epstein a disparu. Après avoir liquidé tous ses biens, ce riche new-yorkais est retrouvé à Tel-Aviv, avant qu’on perde à nouveau sa trace dans le désert. L’homme étrange qu’il a rencontré, et qui l’a convié à une réunion des descendants du roi David, y serait-il pour quelque chose ?
A l’histoire d’Epstein répond celle de Nicole, une écrivaine américaine qui affronter le naufrage de son mariage. Elle entreprend un voyage à Tel-Aviv, avec l’étrange pressentiment qu’elle y trouvera la réponse aux questions qui la hantent. Jusqu’au jour où un étrange professeur de littérature lui confie une mission d’un ordre un peu spécial…
Avec une grande maîtrise romanesque, Nicole Krauss explore les thématiques de l’accomplissement de soi, des métamorphoses intimes, et nous convie à un voyage où la réalité n’est jamais certaine, et où le fantastique est toujours à l’affût.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Paule Guivarch


Des raisons de se plaindre, Jeffrey Eugenides (13/09)


« Tomasina pouvait juger de la fécondité d’un homme à son odeur et à son teint. Une fois, pour amuser Diane, elle avait ordonné à tous les individus de sexe masculin de tirer la langue. Ceux-ci s’étaient exécutés sans poser de question. Comme toujours. Les hommes aimentêtre objectifiés. »
La gent masculine, voilà le sujet des nouvelles qui composent Des raisons de se plaindre. Leurs petites lâchetés, leur mauvaise foi, leurs erreurs et leurs errances. Leurs soucis d’argent, leurs peines de cœur et leur compétition sexuelle… mais aussi leur charme, leur maladresse. On n’aimerait pas forcément croiser ces personnages dans la vraie vie. Mais l’humour et la cocasserie les rachètent. En somme, ils nous ressemblent.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Olivier Deparis


La Souplesse des os, D. W. Wilson (13/09)


Kootenay Valley. Dans ce coin reculé de Colombie Britannique, la rudesse des hommes et de la nature cachent bien souvent des histoires secrètes, et des sensibilités qui n'osent pas révéler leur profondeur. On s'y bagarre, on boit des bières, on fume au bord des lacs. Et on y fait parfois de mauvaises actions : en sabotant une balançoire, deux adolescents provoquent un drame qu'ils n'avaient pas anticipé ; un jeune homme décide de ne pas avertir son meilleur ami de l'arrivée d'une voiture sur la route, les fils défient leurs pères et les affrontent, au sens littéral... 
Le monde de D.W. Wilson est un monde de taiseux où les bonnes intentions mènent à l'échec, et où les personnages se blessent les uns les autres, sans le vouloir et sans se l'avouer. Pleines de violence sourde et de tension, ces douze nouvelles sont autant de cocktails d'adrénaline et de vulnérabilité, d'obstination et de dignité.

Traduit de l'anglais (Canada) par Madeleine Nasalik


Plon

L'été des quatre rois, Camille Pascal (30/08)


Camille Pascal nous plonge au cœur d’un été inédit dans l’histoire de France : celui où quatre rois se sont succédé sur le trône.
" Il y avait ce matin-là beaucoup de monde à Saint-Cloud, la Cour bien-sûr, mais aussi les ministres, il jurait même que monsieur de Talleyrand avait fait sonner dès la première heure son pied bot cerclé de fer sur les marbres de l'escalier d'honneur. La galerie d'Apollon n'avait jamais été aussi peuplée, et les jardins s'animaient de femmes heureuse d'y promener leurs traînes. Le grand lever serait long, et l'on entreprenait déjà le premier gentilhomme de la chambre pour obtenir les entrées. 
À l'évocation de son grand chambellan, le roi sourit : si même le diable boiteux courait à Saint-Cloud lui présenter ses hommages de gentilhomme et prendre sa place de courtisan, alors la France était prête."
Ainsi commence L'Été des quatre rois. Juillet-août 1830, la France a connu deux mois uniques dans son histoire avec la succession sur le trône de Charles X, Louis XIX, Henri V et Louis-Philippe.
Dans cette fresque foisonnante, à l'écriture ciselée, tandis que le peuple de Paris s'enflamme, Hugo, Stendhal, Dumas, Lafayette, Thiers, Chateaubriand, la duchesse de Berry, Madame Royale assistent à l'effondrement d'un monde. 
Des "Trois Glorieuses" à l'avènement de la monarchie de Juillet, Camille Pascal nous plonge dans le roman vrai de la révolution de 1830.



Presses de la Cité

Les Heures rouges, Leni Zumas (16/08)


États-Unis, demain. Avortement interdit, adoption et PMA pour les femmes seules sur le point de l’être aussi. Non loin de Salem, Oregon, dans un petit village de pêcheurs, cinq femmes voient leur destin se lier à l’aube de cette nouvelle ère. 
Ro, professeure célibataire de quarante-deux ans, tente de concevoir un enfant et d’écrire la biographie d’Eivør, exploratrice islandaise du XIXe. 
Des enfants, Susan en a, mais elle est lasse de sa vie de mère au foyer – de son renoncement à une carrière d’avocate, des jours qui passent et se ressemblent. 
Mattie, la meilleure élève de Ro, n’a pas peur de l’avenir : elle sera scientifique. Par curiosité, elle se laisse déshabiller à l’arrière d’une voiture... Et Gin. 
Gin la guérisseuse, Gin au passé meurtri, Gin la marginale à laquelle les hommes font un procès en sorcellerie parce qu’elle a voulu aider les femmes.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne Rabinovitch


Dans les bras de Verdun, Nick Dybek (06/09)


1921. Tom, originaire de Chicago, ancien ambulancier pendant la guerre, travaille à l’ossuaire de Verdun. Il y rencontre Sarah, Américaine à la recherche de son mari disparu. Ils vont vivre une passion fulgurante. Des mois plus tard, Tom et Sarah se retrouvent à Bologne, où un soldat amnésique inconnu attire les foules. Dans la ville italienne où monte le fascisme, Tom et Sarah croisent Paul, journaliste autrichien intéressé par le malade. L’homme sans passé détient aussi un lourd secret.
1950. Santa Monica aux Etats-Unis. Tom, devenu un scénariste plus ou moins reconnu, recroise Paul lors d’une soirée à Los Angeles. Les souvenirs remontent, brisant les mensonges passés.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Karine Lalechère


Seuil

Les Cigognes sont immortelles, Alain Mabanckou (16/08)


À Pointe-Noire, dans le quartier Voungou, la vie suit son cours. Autour de la parcelle familiale où il habite avec Maman Pauline et Papa Roger, le jeune collégien Michel a une réputation de rêveur. Mais les tracas du quotidien (argent égaré, retards et distractions, humeur variable des parents, mesquineries des voisins) vont bientôt être emportés par le vent de l’Histoire. En ce mois de mars 1977 qui devrait marquer l’arrivée de la petite saison des pluies, le camarade président Marien Ngouabi est brutalement assassiné à Brazzaville. Et cela ne sera pas sans conséquences pour le jeune Michel, qui fera alors, entre autres, l’apprentissage du mensonge.
Partant d’un univers familial, Alain Mabanckou élargit vite le cercle et nous fait entrer dans la grande fresque du colonialisme, de la décolonisation et des impasses du continent africain, dont le Congo est ici la métaphore puissante et douloureuse. Mêlant l’intimisme et la tragédie politique, il explore les nuances de l’âme humaine à travers le regard naïf d’un adolescent qui, d’un coup, apprend la vie et son prix.


Les Enfants de coeur, Heather O'Neill (16/08)


Montréal, hiver 1914. Recueillis et élevés par les revêches bonnes sœurs d’un hôpital-orphelinat, Rose et Pierrot sont deux enfants pas comme les autres. Lui se révèle un pianiste prodige ; elle sait comme personne illuminer le visage des enfants tristes par ses pantomimes. Ils tombent bientôt amoureux, et se mettent à rêver ensemble d’un avenir lumineux, sous le chapiteau du cirque le plus spectaculaire que le monde ait jamais connu. Mais l’adolescence les sépare et, tandis que s’avancent les ombres de la Grande Dépression, voici nos fantasques tourtereaux repoussés aux marges sordides de la ville, dans la misère, la débauche et le crime. Armés toutefois d’une candeur et d’une insolence à toute épreuve devant la veulerie des hommes et la violence d’un monde qui semble avoir tout oublié des pouvoirs enchanteurs de l’imagination, Rose et Pierrot n’auront de cesse de braver les obstacles, et ne désespéreront jamais de se retrouver.
Le roman de Heather O’Neill, magicienne des images, est un conte de fées pour adultes, une douce folie littéraire où se mélangent allègrement les genres. Empreintes d’une sourde noirceur sous les paillettes de la plus facétieuse poésie, les aventures de Rose et Pierrot nous ramènent à l’enfance : sa liberté, sa joie souvent, sa mélancolie parfois, ses rêves, ses cauchemars aussi – et, surtout, son inépuisable capacité d’émerveillement.

Traduit de l'anglais (Canada) par Dominique Fortier


Par les écrans du monde, Fanny Taillandier (16/08)


Dans l'aube à peine levée sur un lac proche de Detroit, aux États-Unis, un vieil homme insomniaque laisse successivement le même message à sa fille et à son fils : il va bientôt mourir. Elle est une brillante mathématicienne et travaille à calculer les risques dans une compagnie mondiale d'assurances dont le siège est au World Trade Center, à New York. Lui est un vétéran de l'US Air Force, il dirige la sécurité à l'aéroport de Boston. C'est le matin du 11 septembre 2001 et un jeune architecte égyptien, Mohammed Atta, a pris les commandes d'un Boeing 767.
Entre roman d'espionnage et méditation historique, entre western et fable dostoïevskienne, Fanny Taillandier propose de parcourir le labyrinthe cathodique d'un millénaire dont le spectacle, d'emblée, s'impose comme une énigme.


Le Monde selon Garp, John Irving, édition collector (septembre)


Publié il y a 40 ans, Le Monde selon Garp, centré autour des relations orageuses et tendres entre une mère et son fils, tous deux doués d’un individualisme forcené, et tous deux écrivains, avec sa vision décalée, fantasque du quotidien, mêlant la violence au burlesque et le rire aux larmes, nous apparaît aujourd’hui dans toute sa puissance visionnaire. Ce livre mythique, qui revisite l’histoire de l’Amérique sur près de 50 ans, nous en dit encore bien plus long sur notre monde actuel que bon nombre d’œuvres contemporaines.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Maurice Rambaud



Sonatine

La Disparition d'Adèle Bedeau, Graeme Macrae Burnet (30/08)


L'évidence n'est pas toujours la vérité.
Manfred Baumann est un solitaire. Timide, inadapté, secret, il passe ses soirées à boire seul, en observant Adèle Bedeau, la jolie serveuse du bar de cette petite ville alsacienne très ordinaire. 
Georges Gorski est un policier qui se confond avec la grisaille de la ville. S'il a eu de l'ambition, celle-ci s'est envolée il y a bien longtemps. Peut-être le jour où il a échoué à résoudre une de ses toutes premières enquêtes criminelles, qui depuis ne cesse de l'obséder. 
Lorsque Adèle disparaît, Baumann devient le principal suspect de Gorski. Un étrange jeu se met alors en place entre les deux hommes. 
Une affaire en apparence banale, des vies, une ville, qui le sont tout autant... Graeme Macrae Burnet nous démontre ici avec une incroyable virtuosité que la banalité n'existe pas : elle est la couverture de l'inattendu. À la façon des grands maîtres du noir, de Simenon à Chabrol, il transfigure avec un incroyable talent l'histoire de ses deux héros, paralysés par un passé mystérieux, dont la délivrance réserve bien des surprises.

Traduit de l'anglais (Ecosse) par Julie Sibony


Le Poids du monde, David Joy (30/08)


"Un roman parfait, qui va rester dans toutes les mémoires." Donald Ray Pollock.
Après avoir quitté l'armée et l'horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N'ayant nulle part où aller, il s'installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre de vieux démons. Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d'argent inespérée. Cadeau de Dieu ou du diable ? 
Après Là où les lumières se perdent (Sonatine Éditions, 2016), unanimement salué par la critique, David Joy nous livre un nouveau portrait saisissant et désenchanté de la région des Appalaches, d'un réalisme glaçant. Un pays bien loin du rêve américain, où il est devenu presque impossible d'échapper à son passé ou à son destin. Plus encore qu'un magnifique " rural noir ", c'est une véritable tragédie moderne, signée par l'un des plus grands écrivains de sa génération. 

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Fabrice Pointeau


Les Illusions, Jane Robins (04/10)


Jusqu’où peut-on s’immiscer dans la vie de ses proches ?
Callie a toujours vécu dans l’ombre de sa sœur, Tilda, à qui tout réussit. Celle-ci est actrice et forme un couple heureux avec Felix, un riche banquier, alors que Callie vit seule et végète dans la librairie où elle travaille. Si elle admire toujours autant sa sœur, elle ne peut néanmoins s’empêcher de penser que quelque chose se cache sous ce vernis de perfection. Tilda ne serait-elle pas sous l’emprise de Felix, dont les comportements obsessionnels sont de plus en plus inquiétants ? Ou bien Callie se fait-elle des illusions ? N’est-ce pas plutôt elle qui a un problème avec la réussite de Tilda ? Lorsque Felix décède d’une crise cardiaque, les relations entre les deux sœurs prennent un tour complètement inattendu.
 La jalousie, la culpabilité, le remords… dans ce roman au suspense hitchcockien, Jane Robins joue sur tous les registres des liens familiaux. D’une étonnante acuité psychologique, elle dessine des personnages à l’humanité poignante, jusque dans leurs failles et leurs excès, pris dans une intrigue où il est impossible jusqu’à la fin de démêler le vrai du faux.

Traduit de l'anglais par Caroline Nicolas


L'Affrontement, Tim Willocks (11/10)


Après La Religion et Les Douze Enfants de Paris, le nouvel opéra noir de Tim Willocks.
Lors d’un week-end arrosé au Cap, un jeune et riche Afrikaner renverse en voiture une jeune Noire sans logis qui erre dans la rue. Ni lui ni ses amis ne préviennent les secours alors que la victime agonise. La mère du chauffeur, Margot Le Roux, femme puissante qui règne sur les mines du Northern Cape, décide de couvrir son fils. Pourquoi compromettre une carrière qui s’annonce brillante à cause d’une pauvresse ? Dans un pays où la corruption règne à tous les étages, tout le monde s’en fout. Tout le monde, sauf Turner, un flic noir des Homicides. Lorsqu’il arrive sur le territoire des Le Roux, une région aride et désertique, la confrontation va être terrible, entre cet homme déterminé à faire la justice, à tout prix, et cette femme décidée à protéger son fils, à tout prix.
Le fauve Willocks est à nouveau lâché ! Délaissant le roman historique, il nous donne ici un véritable opéra noir, aussi puissant qu’hypnotique. On retrouve dans ce tableau au couteau de l’Afrique du Sud tout le souffle et l’ampleur du romancier, allié à une exceptionnelle force d’empathie. Loin de tout manichéisme, il nous fait profiter d’une rare proximité avec ses personnages, illustrant de la sorte la fameuse phrase de Jean Renoir : « Sur cette Terre, il y a quelque chose d'effroyable, c'est que tout le monde a ses raisons. »

Traduit de l'anglais par Benjamin Legrand


Stock

Le Mars Club, Rachel Kushner (22/08)


Romy Hall, 29 ans, vient d’être transférée à la prison pour femmes de Stanville, en Californie. Cette ancienne stripteaseuse doit y purger deux peines consécutives de réclusion à perpétuité, plus six ans, pour avoir tué l’homme qui la harcelait. Dans son malheur, elle se raccroche à une certitude : son fils de 7 ans, Jackson, est en sécurité avec sa mère. Jusqu’au jour où l’administration pénitentiaire lui remet un courrier qui fait tout basculer.
Oscillant entre le quotidien de ces détenues, redoutables et attachantes, et la jeunesse de Romy dans le San Francisco de années 1980, Le Mars Club dresse le portrait féroce d’une société en marge de l’Amérique contemporaine.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sylvie Schneiter



La Table Ronde

La Neuvième heure, Alice McDermott (23/08)


Jim, jeune homme aux grands yeux bleus qui a dû mal à se lever le matin, vient d'être congédié de son emploi aux chemins de fer. Il referme la porte derrière sa femme Annie qu'il a envoyée faire des courses, puis enroule soigneusement son pardessus "dans le sens de la longueur" pour le poser au pied de la porte. Quand Annie reviendra, elle manquera de faire sauter la maison entière en craquant une allumette dans l'appartement rempli de gaz. Malgré la fatigue et ses chevilles enflées, Soeur Saint-Sauveur, en chemin vers le couvent voisin après une journée à faire l'aumône, prend la relève des pompiers auprès de la jeune femme enceinte et des voisins sinistrés de ce petit immeuble de Brooklyn. Elle tente de faire jouer ses relations pour que Jim soit enterré dans le cimetière catholique où le couple avait acheté une concession, mais la nouvelle du suicide est déjà parue dans le journal. Il lui reste à veiller son corps, en compagnie de l'acariâtre Soeur Lucy et de la novice Soeur Jeanne, en attendant que le croque-mort l'emporte à la fosse commune...

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Cécile Arnaud


Pardon pour l'Amérique, Philippe Rahmy (30/08)


Elle s'appelle Dengé. En brassière léopard et baskets Hello Kitty, elle ramasse, pour trois fois rien, des tomates bourrées de pesticides dans les champs brûlants de Floride où elle va laisser sa vie. Il se nomme Tony Jay. Accusé à tort d'un double meurtre, il a passé trente ans derrière les barreaux avant d'être innocenté, et tente de renouer avec la liberté. Engeli, quant à lui, arpente sans fin les couloirs d'un hôpital psychiatrique, hanté par les bombes au phosphore déversées sur Falloujah, prisonnier à jamais de la guerre d'Irak. Philippe Rahmy est mort en octobre 2017. En résidence d'écriture à la Fondation Jan Michalski, il travaillait sans relâche à son nouveau livre, Pardon pour l'Amérique. Fruit d'un voyage de plusieurs mois dans le sud des Etats-Unis, celui-ci s'ouvre sur l'élection de Donald Trump et se referme avec l'ouragan Irma. Prisonnier de la maladie qui l'avait condamné au fauteuil roulant, Philippe Rahmy a voulu s'y confronter à d'autres formes d'enfermement : le travail clandestin, l'incarcération, l'aliénation mentale. Par la force du langage, ce langage qui lui tenait lieu de squelette, il rend aussi bien le tangible que l'impalpable : l'immensité des Everglades, un scarabée sur le bord d'une fenêtre. Son road trip fiévreux, violent et tendre abolit les frontières entre récit, roman, poésie et essai politique. Pardon pour l'Amérique déborde de son cadre, étoffé par les digressions, enrichi par l'imprévu. Les personnages, rencontrés ou imaginés, s'expriment à vif, dans un style percutant comme un corps-à-corps.


Trajectoire, Richard Russo (13/09)


Un professeur d'université s'aperçoit que son étudiant lui a rendu un devoir plagié. Un autre se chamaille avec son frère lors de vacances en Italie. Un agent immobilier peine à vendre la maison d'une entasseuse compulsive, qui possède entre autres une machine à expresso de la taille d'une motoneige. Un romancier se méfie de producteurs de cinéma qui lui demandent de remanier un scénario écrit des années auparavant. "Un homme intelligent en serait resté là, songe-t-il, mais cet homme-là n'est visiblement pas dans les parages". Quatre histoires brèves mais puissantes et surprenantes, dont les héros, confrontés à des obstacles à première vue franchissables, s'empêtrent dans de véritables crises existentielles. Avec son sens du détail et ses traits d'humour, Richard Russo a le chic non seulement pour trouver le point comique dans toutes ces situations, mais aussi pour faire s'entrechoquer le présent et le passé de ses personnages, et mener dans ces récits une étude approfondie des regrets qu'ils ont accumulés au fil des ans.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch


Zulma

Mais leurs yeux dardaient sur Dieu, Zora Neale Hurston (13/09)


« Janie avait seize ans. Un feuillage vernissé et des bourgeons tout près d’éclore et le désir de prendre à bras-le-corps la vie, mais la vie semblait se dérober. Où donc étaient-elles, ses abeilles chanteuses à elle ?… Du haut des marches elle scruta le monde aussi loin qu’elle put, et puis elle descendit jusqu’à la barrière et s’y pencha pour contempler la route de droite et de gauche. Guettant, attendant, le souffle écourté par l’impatience. Attendant que le monde vienne à se faire. » Il ne faudra pas moins de trois mariages et trois vies – le vieux Logan Killicks et ses sentiments trop frustes, le fringant Joe Starks et ses ambitions politiques dévorantes, puis la promesse d’égalité, l’étreinte d’amour et le frisson extatique qu’incarne Tea Cake – pour permettre à Janie d’atteindre toute la mesure de son rêve d’émancipation et de liberté.
Portrait d’une femme entière, animée par la force de son innocence, qui brave la rumeur du monde et se révèle à l’existence, Mais leurs yeux dardaient sur Dieu est un chef-d’œuvre – et l’un des tout premiers romans écrits par une Afro-Américaine. Un monument de la littérature, aussi percutant aujourd’hui que lors de sa parution aux États-Unis en 1937. À découvrir ou redécouvrir dans une traduction inédite magistrale.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sika Fakambi





Ceux que j'ai déjà en ma possession :

  • Comme un seul homme, Daniel Magariel (Fayard) : déjà lu et une vraie claque !
  • Tenir jusqu'à l'aube, Carole Fives (Gallimard)
  • Une douce lueur de malveillance, Dan Chaon (Albin Michel)
  • Dans la cage, Kevin Hardcastle (Albin Michel)
  • Le Poids du monde, David Joy (Sonatine) : je vais bientôt le recevoir grâce au Picabo River Book Club !

Ceux que je note sur ma liste en priorité :

  • Infestation, Ezekiel Boone (Actes Sud)
  • Le Grand Nord-Ouest, Anne-Marie Garat (Actes Sud)
  • Les Spectres de la terre brisée, S. Craig Zahler (Gallmeister)
  • Evasion, Benjamin Whitmer (Gallmeister)
  • Les Enfants de coeur, Heather O'Neill (Seuil)
  • ...


Cependant, si je ne devais lire qu'un seul roman de cette rentrée littéraire, ce serait Le Poids du monde de David Joy, l'un des auteurs grâce à qui ma passion pour la littérature américaine est née. 

N'hésitez pas à me dire en commentaires les livres de la rentrée littéraire qui vous intéressent ! 

A bientôt ^^