vendredi 18 août 2017

"L'Ecliptique" de Benjamin Wood

Art, réalité et illusion



Rentrée littéraire 2017

Présentation de l'éditeur

1972, sur l'île de Heybeliada au large d'Istanbul, le refuge de Portmantle accueille des artistes en burn-out. Knell, talentueuse peintre écossaise, y vit depuis une dizaine d'années quand son quotidien est chamboulé par l'arrivée de Fullerton, un nouveau venu instable, qu'elle retrouve bientôt noyé dans sa baignoire. Cet événement l'oblige à considérer d'un oeil différent ce refuge régi par des lois singulières. Elle replongera aussi dans sa jeunesse en Écosse et dans ses années de formation dans le Londres des sixties.
Après le succès du
Complexe d'Eden Bellwether, Benjamin Wood s'interroge, dans ce nouveau roman, sur la question de l'intégrité artistique et des conséquences parfois tragiques qu'elle peut engendrer, et sur la fragilité insoupçonnée de la frontière entre réalité et illusion. Doué d'une plume hypnotique qu'il met au service de personnages fascinants, il confirme ici tout son talent pour happer et surprendre le lecteur.

Mon Avis

Après avoir décroché le Prix du roman Fnac en 2014 avec Le Complexe d'Eden Bellwether, l'écrivain britannique Benjamin Wood revient cette année avec un roman en trois parties centré notamment sur l'art.

Portmantle est un lieu isolé du monde dans lequel les artistes, poètes, peintres, tentent de retrouver l'inspiration qu'ils ont perdue. C'est une sorte de petit paradis pour les artistes en tout genre, en mal d'inspiration. Knell y a posé ses valises en 1962. Elle est une jeune artiste peintre à succès qui a sombré dans une période de dépression. Elle cherche à se reconstruire dans ce cottage. Quickman, Pettifer et McKinney sont les plus anciens locataires.

"Dès le premier coup d'œil, nous sûmes qu'il était l'un des nôtres. Il avait le pas rapide du fugitif, l'empressement inquiet du soldat qui a vu une grenade tomber quelque part sur le sentier derrière lui."

Un jeune homme étrange, Fullerton, arrive sur l'île de Heybeliada. Son comportement bizarre et son caractère très perturbé troublent les résidents et surtout Knell, qui cherche à en savoir plus sur lui.

La deuxième partie nous coupe l'herbe sous le pied puisqu'on se retrouve subitement projetés une dizaine d'années en arrière avec Knell. Le narrateur nous explique tous ses projets artistiques, ses succès, les obstacles qu'elle a dû franchir. Mais ici, l'auteur m'a perdue : des descriptions excessivement longues, le rythme très lent ont plombé le récit. J'avais l'impression de faire du sur-place. Même si les techniques artistiques semblent intéressantes, j'ai clairement sauté certains passages pour enfin pouvoir comprendre ce qui est arrivé à Fullerton.

"Mais en art, la ténacité ne remplace pas l'inspiration. L'ivresse de la peinture tourne très vite à la confusion si vous n'y prenez garde, et personne ne peut vous aider à retrouver vos repères après cela. Sauf à le tenir fermement en main, le talent sombre dans des abîmes obscurs comme une corde au fond d'un puits, mais serrez-le trop fort et vous pouvez être certain qu'il vous fera sombrer aussi."

Quant à la troisième partie, j'ai eu du mal à terminer de la lire. Je n'ai pas adhéré au style de l'auteur, qui va beaucoup trop dans les détails. Même si la fin est surprenante, elle n'a pas suffit à m'enchanter.

En bref, L'Ecliptique a une thématique très intéressante, celle de l'art, de la réalité, de l'illusion, des artistes face à leur capacité à créer. Néanmoins, le style de l'auteur ne m'a pas séduite : on est trop dans les détails, trop dans le descriptif, si bien que la lecture devient pénible. Dommage car la fin reste une bonne surprise.

Merci au Comité de lecture Cultura et aux éditions Robert Laffont !



L'Ecliptique, de Benjamin Wood, traduit de l'anglais par Renaud Morin, Robert Laffont, coll. Pavillons, 504 p., 22 €, sortie le 17 août 2017.



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A bientôt pour une prochaine chronique ^^



1 commentaire:

  1. Ta chronique fut passionnante à lire ! Bravo !
    Dommage que le style ne t'ait pas séduite... :s

    En tout cas merci pour ton avis :)

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