mercredi 16 novembre 2016

Cyrano de Bergerac

"Si cette Muse, à qui, Monsieur, vous n'êtes rien,
Avait l'honneur de vous connaître, croyez bien
Qu'en vous voyant si gros et bête comme une urne,
Elle vous flanquerait quelque part son cothurne."


Auteur : Edmond Rostand
Edition : Librio
Genre : Théâtre / Classique
Première représentation : 1897
Parution de la présente édition : juillet 2013
Nombre de pages : 250
Prix : 2 €


4e de couverture

Provoqué par un fâcheux, Cyrano se moque audacieusement de lui-même et de son nez, objet de sa disgrâce.
Séduire Roxane ? Il n'ose y songer. Mais puisqu'elle aime Christian, un cadet de Gascogne qui brille plus par son apparence que par ses réparties, pourquoi ne pas tenter une expérience ?
"Je serai ton esprit, tu seras ma beauté", dit Cyrano à son rival. "Tu marcheras, j'irai dans l'ombre à ton côté." Jeu étrange et dangereux. Christian ne s'y trompe pas ; à travers lui, la belle Roxane en aime un autre. Mais Cyrano, s'il entrevoit le bonheur un instant, ne peut oublier son physique ingrat.


Mon Avis

Lorsque j'ai appris que le livre choisi pour novembre par le Book club "Révisons nos classiques" était Cyrano de Bergerac, j'avoue que j'avais quelques réticences à le lire. Durant ma scolarité, j'étais habituée à lire des pièces de théâtre classiques comme celles de Molière. Puis, j'ai étudié Phèdre de Racine à la fac et j'ai été rebutée par le genre. C'est néanmoins une œuvre magnifique, mais parfois, à force d'en parler et d'en reparler, je mourrais d'envie de secouer Phèdre tellement j'étais exaspérée de ce personnage.
Alors, avant de lire cette pièce de théâtre, j'avais peur de m'ennuyer. Je me suis lancée et contre toute attente, j'ai été agréablement surprise par cette œuvre de Rostand.


Cette pièce écrite au XIXe siècle débute en 1640, à l'Hôtel de Bourgogne, au début d'une représentation de La Clorise, écrite par Balthazar Baro. Le public est très nombreux et très varié, de la noblesse en passant aux voleurs. Apparaît Roxane, belle jeune femme, accompagnée du Comte de Guiche. Christian de Neuvillette, jeune noble présent également parmi le public, aime la jeune femme en secret. Quant au Comte de Guiche, il veut en faire sa maîtresse et veut la marier au vicomte de Valvert, ce que la jeune femme refuse catégoriquement. Au moment où Montfleury, un des acteurs de la pièce, entame sa première tirade, Cyrano fait une entrée fracassante sur la scène. Valvert intervient et provoque Cyrano. Ce dernier évoque là son nez, avec sa célèbre tirade :

"C'est un roc !... c'est un pic !... c'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ?... C'est une péninsule !" (v. 319-320).


Un duel éclate entre les deux hommes et Cyrano en sort vainqueur. Le lendemain, Cyrano apprend par Roxane qu'elle est amoureuse de Christian. Blessé mais ne laissant rien paraître, il accepte de prendre le jeune noble sous son aile, comme le désire Roxane. Il aide Christian à se déclarer à cette dernière, car le jeune homme est incapable de parler d'amour. Caché sous le balcon de Roxane, Cyrano prend la place de Christian et déclare son amour à Roxane. Cette dernière, plus que conquise, se marie aussitôt à Christian. Le Comte de Guiche, furieux, se venge en envoyant Christian et Cyrano combattre au siège d'Arras.

Cette pièce en 5 actes est surprenante et pleine de contrastes. Tout d'abord, il y a énormément de personnages (44, sans compter la foule, les bourgeois, les religieuses, etc.). Les décors, décrits en début de chaque acte, sont très détaillés et très variés eux aussi : on passe de l'Hôtel de Bourgogne, à la rôtisserie-pâtisserie de Ragueneau, même à un champ de bataille. Cette pièce combine également plusieurs genres : la comédie, avec les tirades de Cyrano qui se moque de Montfleury ; la tragédie (le duel, la guerre entre autres) ; le romantisme (la déclaration de Cyrano à Roxane est tout bonnement magnifique). C'est une pièce dans laquelle les personnages sont presque constamment en mouvement. Autant dire qu'on se s'ennuie pas une seconde !

"(...) je vous aime, j'étouffe,
Je t'aime, je suis fou, je n'en peux plus, c'est trop ;
Ton nom est dans mon cœur comme un grelot,
Et comme tout le temps, Roxane, je frissonne,
Tout le temps, le grelot s'agite, et le nom sonne !" (v.1443-1447).


J'ai adoré le personnage de Cyrano, plein de facettes : il a un énorme défaut physique mais il a "de l'esprit" et sait parfaitement manier les mots ; il a du courage et le sens du sacrifice ; il sait être drôle et touchant à la fois.

Lire des actes en alexandrins ne m'a pas gênée, on s'y habitue vite et le niveau de langage n'est pas tellement élevé, pour moi il est même accessible. En plus, cette pièce se lit vite, avec ses 250 pages.

En conclusion, cette célèbre pièce d'Edmond Rostand est une agréable surprise qui a su me réconcilier avec le théâtre classique. Le succès qu'elle a eu à l'époque est tout à fait compréhensible tant elle est riche en personnages hauts en couleur, en mouvements, en contrastes. Elle mélange habilement la comédie, la tragédie classique et le romantisme. Elle veut vraiment le coup d'être lue, rien que pour le personnage de Cyrano, tellement courageux, romantique, drôle et émouvant.

Cette pièce a été adaptée de nombreuses fois au cinéma, il me tarde d'en découvrir plusieurs tant ce personnage de Cyrano (inspiré de l'écrivain Savinien de Cyrano de Bergerac) me fascine.


Ma note : 17/20

A bientôt pour une prochaine chronique ^^




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