mardi 2 janvier 2018

[Sorties Grands Formats] Ma sélection de janvier 2018

Cette rentrée littéraire d'hiver s'annonce sensationnelle. De belles têtes d'affiche : Pierre Lemaitre, Erik L'Homme, Olivier Adam, Lisa Gardner, Paul Auster, Louise Erdrich... Mais aussi des premiers romans de jeunes auteurs américains à l'instar de Hanya Yanagihara. Vous voulez un aperçu des sorties grands formats au mois de janvier ? Envie de vous faire plaisir ? Alors, bon voyage à travers cette petite sélection !






Le 03 janvier


Déchirer les ombres, Erik L'Homme (Calmann-Lévy)


Officier français de retour d’Afghanistan, grande gueule désespérée par ce qu’est devenue la France, personnage hors norme, Lucius Scrofa surgit avec sa Harley Davidson chez son ancien lieutenant. Anastasie, la nièce de ce dernier, est là, jeune, lumineuse. Elle est fascinée par cette force de la nature qu’est Scrofa, il est séduit par sa fraîcheur. Après une nuit d’amour, ils partent tous les deux en Harley pour ce qu’Anastasie découvrira être la dernière virée de Scrofa, une cavale furieuse et mystique à travers le pays, une course vers l’ultime sacrifice.
Réflexion sur le sel de la vie et l’évolution de notre monde, plaisir de la route, montage de fusils à pompe, scènes de passion truculentes… Une histoire d’amour et de mort tout en dialogues. Un véritable bijou littéraire.

Erik L'Homme est également un auteur pour la jeunesse, avec la trilogie du Livre des Etoiles.


Tuff, Paul Beatty (Cambourakis)


Fils d'un ex-Black Panther, Winston Foshay, alias Tuff, a 22 ans et pèse plus de 140 kilos. Cantonné depuis toujours, par son physique, à des missions d'homme de main, il décide de changer de vie après qu'il a miraculeusement réchappé d'une fusillade. Dans son quartier d'East Harlem, il retrouve son tout jeune fils et sa femme Yolanda - épousée par téléphone alors qu'il était en prison -, et multiplie les conciliabules avec des amis qui évoluent tous dans des eaux plus ou moins troubles. Convaincu qu'il ne parviendra pas à s'amender seul, il trouve un mentor en regardant la télévision : le rabbin Spencer Throckmorton, un Afro-Américain converti au judaïsme qui lui conseille de se présenter aux élections du district. Commence alors une campagne foutraque et décalée, rythmée par un phrasé digne des meilleurs morceaux de hip-hop.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nathalie Bru.



Chanson de la ville silencieuse, Olivier Adam (Flammarion)


Je suis la fille du chanteur. La fille seule au fond des cafés, qui noircit des carnets, note ce qu'elle ressent pour savoir qu'elle ressent. La fille qui se perd dans les rues de Paris au petit matin. La fille qui baisse les yeux. Je suis la fille dont le père est parti dans la nuit. La fille dont le père a garé sa voiture le long du fleuve. La fille dont le père a été déclaré mort. Celle qui prend un avion sur la foi d'un cliché flou. Celle dans les rues de Lisbonne, sur les pentes de l'Alfama. Qui guette un musicien errant, une étoile dépouillée d'elle-même, un ermite qui aurait tout laissé derrière lui. La fille qui traverse les jardins, que les vivants bouleversent, que les mots des autres comblent, la fille qui ne veut pas disparaître. Qui peu à peu se délivre.


Les Oiseaux morts de l'Amérique, Christian Garcin (Actes Sud)


Las Vegas. Loin du Strip et de ses averses de fric "habitent" une poignée d'humains rejetés par les courants contraires aux marges de la société, jusque dans les tunnels de canalisation de la ville, aux abords du désert, les pieds dans les détritus de l'histoire, la tête dans les étoiles. Parmi eux, trois vétérans désassortis vivotent dans une relative bonne humeur, une solidarité tacite, une certaine convivialité minimaliste. Ici, chacun a fait sa guerre (Viêtnam, Irak) et chacun l'a perdue. Trimballe sa dose de choc post-traumatique, sa propre couleur d'inadaptation à la vie "normale". Au coeur de ce trio, indéchiffrable et silencieux, Hoyt Stapleton voyage dans les livres et dans le temps, à la reconquête patiente et défiante d'une mémoire muette, d'un langage du souvenir. A travers la détresse calme de ce vieil homme-enfant en cours d'évaporation arpentant les grands espaces de l'oubli, Christian Garcin signe un envoûtant roman américain qui fait cohabiter fantômes et réalisme, sourire et mélancolie, ligne claire et foisonnement. Et migrer Samuel Beckett chez Russell Banks.


Lumière noire, Lisa Gardner (Albin Michel)


472 jours : c'est le temps qu'a passé Flora aux mains de son bourreau. 472 jours plongée dans un abîme de ténèbres, à n'espérer qu'une chose : survivre. Sortie miraculeusement de cette épreuve, elle cherche depuis à retrouver une existence normale. Pourtant, les murs de sa chambre sont tapissés de photos de filles disparues. Quand, à la recherche de l'une d'elles, Flora se fait de nouveau kidnapper, le commandant D.D. Warren comprend qu'un prédateur court les rues de Boston, qui s'assurera cette fois que Flora ne revoie jamais la lumière... Après le succès du Saut de l'ange, Lisa Gardner, l'un des grands noms du thriller psychologique, se met dans la peau d'une femme pourchassée par son passé, dans une enquête qui nous confronte aux plus insoupçonnables déviances humaines.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Cécile Deniard


Le Pouvoir, Naomi Alderman (Calmann-Lévy)


ET SI LES FEMMES PRENAIENT ENFIN LE
POUVOIR DANS LE MONDE ENTIER ?
 
Aux quatre coins du monde, les femmes
découvrent qu'elles détiennent le "pouvoir".

Du bout des doigts, elles peuvent infliger
une douleur fulgurante - et même la mort.

Soudain, les hommes comprennent
qu'ils deviennent le "sexe faible".

Mais jusqu'où iront les femmes
pour imposer ce nouvel ordre ?

Traduit de l'anglais par Christine Barbaste


Fantasmë, Niko Tackian (Calmann-Lévy)

Janvier 2017. Dans une cave du XVIIIe arrondissement de Paris,
un homme est retrouvé, battu à mort. Le commandant Tomar Khan
pense à un règlement de compte. Le genre d’affaire qui restera
en suspens des années, se dit-il. Mais voilà, l’ADN relevé sur les lieux
a déjà été découvert sur le corps d’un dealer albanais,
battu à mort dans une cave lui aussi. Et bientôt une rumeur court
dans les quartiers chauds de Paris, celle d’un tueur insaisissable,
un Fantazmë, un « spectre » en albanais, qui s’en prend à la pègre.
Avec cette enquête troublante,
Tomar Khan plonge dans des zones d’ombre
où s’affronteront inévitablement son devoir de policier
et ses sentiments d’être humain.


4 3 2 1, Paul Auster (Actes Sud)

À en croire la légende familiale, le grand-père nommé Isaac Reznikoff quitta un jour à pied sa ville natale de Minsk avec cent roubles cousus dans la doublure de sa veste, passa Varsovie puis Berlin, atteignit Ham- bourg et s’embarqua sur l’Impératrice de Chine qui franchit l’Atlantique en essuyant plusieurs tempêtes, puis jeta l’ancre dans le port de New York au tout premier jour du XXe siècle. À Ellis Island, par une de ces bifurcations du destin chères à l’auteur, le nouvel arrivant fut rebaptisé Ferguson. Dès lors, en quatre variations biographiques qui se conjuguent, Paul Auster décline les parcours des quatre possibilités du petit-fils de l’immigrant. Quatre trajectoires pour un seul personnage, quatre répliques de Ferguson qui traversent d’un même mouvement l’histoire américaine des fifties et des sixties. Quatre contemporains de Paul Auster lui-même, dont le “maître de Brooklyn” arpente les existences avec l’irrésistible plaisir de raconter qui fait de lui l’un des plus fameux romanciers de notre temps.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Gérard Meudal



Le 04 janvier




Une Vie comme les autres, Hanya Yanagihara (Buchet-Chastel)


Épopée romanesque d’une incroyable intensité, chronique poignante de l’amitié masculine contemporaine, Une vie comme les autres interroge de manière saisissante nos dispositions à l’empathie et l’endurance de chacun à la souffrance, la sienne propre comme celle d’autrui.
On y suit sur quelques dizaines d'années quatre amis de fac venus conquérir New York. Willem, l’acteur à la beauté ravageuse et ami indéfectible, JB, l’artiste peintre aussi ambitieux et talentueux qu’il peut être cruel, Malcolm, l’architecte qui attend son heure dans un prestigieux cabinet new-yorkais, et surtout Jude, le plus mystérieux d’entre eux. Au fil des années, il s’affirme comme le soleil noir de leur quatuor, celui autour duquel les relations s’approfondissent et se compliquent, cependant que leurs vies professionnelles et sociales prennent de l’ampleur.
Révélant ici son immense talent de styliste Hanya Yanagihara redonne, avec ce texte, un souffle inattendu au grand roman épique américain.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Emmanuelle Ertel


Un Jardin de sable, Earl Thompson (Monsieur Toussaint L'Ouverture)


Un Jardin de sable est le cri de rage des laissés-pour-compte et des âmes médiocres à qui on ne tend jamais la main, mais qu'Earl Thompson [1931-1978] embrasse dans la brume du sordide et de l'impur. Jacky, né au Kansas à l'aube de la Grande Dépression, porte le désespoir et la misère comme une seconde peau. Témoin malgré lui de toutes les turpitudes, il se nourrit d'un monde où prévalent la brutalité, le sexe et le mépris. Sa jeunesse est un combat dans les bas-fonds de l'humanité pour se libérer de son destin et remonter à la surface.
Un Jardin de sable est une oeuvre puissante et sombre, traversée de violences et de transgressions. Une histoire peuplée d'êtres acariâtres, de gamins aux mentons croûtés, de truands, de vagabonds, de prostituées, de macs et de brutes - les ongles y sont sales, la peau, couverte de bleus, et les draps comme les âmes sont souillés au-delà de toute rédemption. Pourtant c'en est beau de douleur et de foi en l'avenir. C'est Steinbeck et Fante. C'est Bukowski et Zola. C'est de la dynamite et de la poésie. C'est la vie. Brutale, nauséabonde, fragile et magnifique.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-Charles Khalifa


Couleurs de l'incendie, Pierre Lemaitre (Albin Michel)


Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d'un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l'adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l'ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d'intelligence, d'énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d'autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l'incendie qui va ravager l'Europe.


Face au vent, Jim Lynch (Gallmeister)


Dans la famille Johannssen, la voile est une question d'ADN. Installés au coeur de la baie de Seattle, le grand-père dessine les voiliers, le père les construit, la mère, admiratrice d'Einstein, calcule leur trajectoire. Si les deux frères, Bernard et Josh, ont hérité de cette passion, c'est la jeune et charismatique Ruby qui sait le mieux jouer avec les éléments. Seule sur un bateau, elle fait corps avec le vent. Mais lorsqu'un jour elle décide d'abandonner cette carrière toute tracée, la famille explose. Bien des années plus tard, les parents se sont éloignés, Bernard a pris la fuite sur les océans, Ruby travaille dans l'humanitaire en Afrique. Quant à Josh, il cherche inlassablement son idéal féminin sur un chantier naval à Olympia. Douze ans après la rupture, une ultime course sera l'occasion de retrouvailles risquées pour cette famille attachante et dysfonctionnelle. Oscillant sans cesse entre rires et larmes, le roman de Jim Lynch donne une furieuse envie de prendre le large.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch



Une Question de temps, Samuel W. Gailey (Gallmeister)


Depuis le tragique accident qui a brutalement mis fin à son enfance, Alice, vingt-et-un an, erre de ville en ville, de bar en bar, noyant sa culpabilité dans l'alcool, armée d'un casier judiciaire avec mention et d'une échelle de un à cinq pour qualifier ses gueules de bois quotidiennes. Un matin des plus banals, elle émerge d'un sommeil comateux et cherche déjà à se remplir un verre... lorsqu'elle découvre un type mort allongé à côté d'elle et un sac rempli de drogue et d'argent à ses pieds. A quelque chose malheur est bon : Alice s'enfuit avec le magot. Mais le légitime propriétaire du butin, peu enclin au partage, ne tarde pas à se lancer à ses trousses. Entre la jeune fille et le truand, une course poursuite s'engage sur les routes des Etats-Unis, et tout n'est alors plus qu'une question de temps. Le deuxième roman de Samuel Gailey invite le lecteur à suivre les chemins tortueux de la conscience, où la noirceur côtoie le pardon et où chaque nouveau pas pourrait être le dernier.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laura Derajinski


Le 10 janvier




Ecouter la ville tomber, Kate Tempest (Rivages)


Becky, Harry, Leon. Ils sont jeunes, hésitent entre le cynisme et le besoin éperdu d'utopie. Chacun a des rêves, des aspirations, que la ville nourrit et feint d’encourager pour mieux les broyer. Ce roman résonne des bruits et du rythme de notre époque, dans la prose incandescente de Kate Tempest, star du hip-hop, poétesse et artiste déjà légendaire à 30 ans à peine, admirée par Virginie Despentes, Lola Lafon ou Don DeLillo. Best-seller international, ce livre impose la jeune Anglaise comme une voix majeure de la scène littéraire d'aujourd'hui.

Traduit de l'anglais par Madeleine Nasalik 



Le 11 janvier


Ceux d'ici, Jonathan Dee (Plon)


Jonathan Dee, "l'un des meilleurs décrypteurs de l'Amérique contemporaine", livre un roman magistral sur la middle class et ses désillusions. Captivant et terriblement actuel.
Howland, petite ville du Massachusetts, est un havre de paix pour les vacanciers venus de New York. Mark, lui, fait partie des locaux. Entrepreneur en bâtiment, il peine à joindre les deux bouts. Engagé par Philip Hadi, New-Yorkais richissime, bien décidé à s'installer à Howland, il est fasciné par cet homme qui brasse des millions. Et si le moment était venu pour lui de tenter sa chance ? Avec son frère, Mark décide de se lancer dans les placements immobiliers.
Lorsque Hadi devient maire de la ville, utilisant ses fonds privés pour faire la pluie et le beau temps, le fossé se creuse encore un peu plus entre le New-Yorkais et les habitants de la petite ville...
Mettant en scène la montée d'un nouvel autoritarisme, c'est la fin du rêve américain que Jonathan Dee décrypte ici de main de maître. Un roman social non seulement brillant, mais aussi inquiétant de réalisme.

Fausses promesses, Linwood Barclay (Belfond)

Plume ciselée, personnages inquiétants et humour jubilatoire : Linwood Barclay, créateur de frissons, revient avec un roman noir grinçant pour conter les petits secrets et les troublants mystères d'une ville de province américaine.
Il s'en passe de belles à Promise Falls, charmante bourgade de trente-six mille âmes. Des agressions répétées sur le campus, un nourrisson kidnappé par un " ange ", une femme sauvagement assassinée dans sa cuisine. Et vingt-trois écureuils retrouvés pendus à la grille du parc. Ce coin paumé des États-Unis serait-il devenu un lieu de rendez-vous incontournable pour les esprits dérangés ?
C'est bien ce qui affole le débonnaire inspecteur Barry Duckworth, dont la pression artérielle ne cesse de grimper : quel genre de psychopathe aurait pris ses quartiers en ville ? Y a-t-il seulement un lien entre tous ces faits divers ?
La chasse au crime commence. Aidé de David Harwood, père de famille déprimé et journaliste au chômage, Duckworth se lance dans une déroutante enquête, qui ne tarde pas à virer au cauchemar.
Qui a dit que Promise Falls était une petite ville tranquille ?

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Renaud Morin.


L'Aventuriste, J. Bradford Hipps (Belfond)

Porté par un redoutable sens de l'observation et une écriture élégante, un premier roman vif qui nous emmène au cœur d'un des derniers champs de bataille modernes : l'entreprise. L'épopée piquante et douce-amère d'un de ces aventuristes, un homme à la croisée des chemins, coincé entre aspirations professionnelles, obligations familiales et envies d'ailleurs.
Henry Hurt, c'est vous, c'est moi. Le type normal, la trentaine, célibataire, petit propriétaire qui occupe un poste confortable dans une boîte d'informatique. Le collègue sympa qui paye le café, rit aux bonnes blagues et flirte avec Jane du marketing. Le commercial discret mais efficace, pas le requin mais celui à qui on peut confier une mission en toute tranquillité.
Mais comme vous, comme moi, Henry doute parfois. Il se demande si sa vie entière doit tourner autour de son job. S'il doit continuer de courir après cette augmentation qu'on lui promet depuis trop longtemps. S'il a seulement un avenir avec Jane du marketing.
Et puis, comme vous, comme moi, Henry retourne parfois dans sa famille. Il voit son père qui décline, sa sœur qui a dû sacrifier sa carrière. Il observe cette ville où il a grandi et se demande s'il ne serait pas temps de tout envoyer valser...
Mais l'aventuriste est-il seulement un aventurier ?

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jérôme Schmidt


Dans la grande violence de la joie, Chanelle Benz (Seuil)

Les tribulations d'un frère et d'une sœur braqueurs de banque promis à la potence dans l'ouest américain. Une bande d'enfants tentant d'aider leur voisine à retrouver son amour de jeunesse, quitte à pervertir les règles du conte de fées. Une fille de diplomate plongée dans les eaux troubles et dangereuses des services secrets. Une esclave poète traversant le Sud ségrégationniste et récitant ses sonnets devant la bonne société. Un archéologue découvrant son propre passé dans les décombres d'une secte millénariste.
Violence, trahison, vengeance et filiation - tels sont les fils rouges de ce recueil qui revisite avec panache le panorama des lettres d'Amérique. En dix nouvelles étourdissantes de variété, Dans la grande violence de la joie tord le cou à la langue et se joue de toutes les frontières pour créer un univers chatoyant, peuplé d'héroïnes puissantes et tarantinesques en diable. Iconoclaste, poétique, polymorphe, l'écriture de Chanelle Benz est un enchantement sans cesse renouvelé, qui met en scène les pouvoirs de l'imagination et démontre avec éclat que la fiction peut demeurer une grande aventure.

Traduit de l'anglais par Bernard Hoepffner




Le 17 janvier


Les Flamboyantes, Robin Wasserman (Fayard)


Battle Creek, 1991. Hannah Dexter est une jeune fille sage et solitaire, cible des sarcasmes de ses camarades de classe. Jusqu’au jour où le meneur de l’équipe de basket est retrouvé au fond des bois avec une balle dans le crâne et un revolver à la main. Cette tragédie, qui ébranle toute la ville, rapproche Hannah de Lacey, la nouvelle du lycée. Bientôt, Lacey et Hannah se jettent corps et âme dans les méandres d’une amitié exclusive, violente et toxique. Se croyant invulnérables, ces filles incandescentes, éprises de rébellion, s’enchantent du chaos qu’elles sèment derrière elles. Mais Lacey traîne un lourd secret qui menace de bouleverser leur amitié…

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nathalie Bru


LaRose, Louise Erdrich (Albin Michel)



Dakota du Nord, 1999. Un vent glacial souffle sur la plaine et le ciel, d’un gris acier, recouvre les champs nus d’un linceul. Ici, des coutumes immémoriales marquent le passage des saisons, et c’est la chasse au cerf qui annonce l’entrée dans l’automne. Landreaux Iron, un Indien Ojibwé, est impatient d’honorer la tradition. Sûr de son coup, il vise et tire. Et tandis que l’animal continue de courir sous ses yeux, un enfant s’effondre. Dusty, le fils de son ami et voisin Peter Ravich, avait cinq ans.

Ainsi débute le nouveau roman de Louise Erdrich, couronné par le National Book Critics Circle Award, qui vient clore de façon magistrale le cycle initié avec La Malédiction des colombes et Dans le silence du vent. L’auteur continue d’y explorer le poids du passé, de l’héritage culturel, et la notion de justice. Car pour réparer son geste, Landreaux choisira d’observer une ancienne coutume en vertu de laquelle il doit donner LaRose, son plus jeune fils, aux parents en deuil. Une terrible décision dont Louise Erdrich, mêlant passé et présent, imagine avec brio les multiples conséquences.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Reinharez

Le 18 janvier




Coupez !, Cameron McCabe (Sonatine)


Un polar Hollywoodien entre roman noir et jeux littéraires.
Années 30, Londres. Cameron McCabe travaille au montage d'un film, lorsque son producteur lui demande de couper toutes les scènes dans lesquelles intervient une jeune actrice, Estella Lamare. McCabe a du mal à comprendre cette décision aussi surprenante que soudaine. Le lendemain, le corps d'Estella est retrouvé dans la salle de montage.
McCabe décide alors de mener seul son enquête. Il nous raconte ses pérégrinations dans le monde du cinéma et compte les suspects, nombreux autour de lui.
Tout à coup, son récit s'arrête.
Et l'affaire prend une tournure tout à fait inattendue.
Publié en 1937 et inédit en France, Coupez !, qui évoque les intrigues particulièrement élaborées d'un Paul Auster, est d'une modernité tout à fait exceptionnelle. L'identité de l'auteur, qui est restée un mystère pendant des décennies, a elle-même donné lieu à une enquête passionnante relatée en annexe de l'ouvrage.
Préface de Jonathan Coe.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Héloïse Esquié


Dernière saison dans les Rocheuses, Shannon Burke (10/18)


En 1820, aux Amériques, le commerce des fourrures est un moyen périlleux de faire fortune. À peine le jeune William Wyeth s’est-il engagé auprès de la compagnie de trappeurs la plus téméraire de l’État qu’il manque de se faire tuer. Il découvre alors la force des liens entre les hommes, dont la survie ne dépend que de leur solidarité. Chasse au bison, nuits passées à dormir sur des peaux de bête, confrontations aux forces de la nature ou aux tribus indiennes, la vie de trappeur est rude, mais William a soif d’aventures. Il a quitté sa famille pour le grand Ouest, sauvage et indompté. Il devra réunir plus de courage et d’habileté qu’il ait jamais cru avoir pour en sortir vivant.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne-Marie Carrière.


Les Cavaliers des canyons, Zane Grey (Editions du Sonneur)


L'un des premiers westerns littéraires.
Violemment romanesque et narrativement troublant, brassant de multiples problématiques relatives à l'histoire et à la psychologie américaine, Les Cavaliers des canyons est considéré comme le trait d'union entre les grandes œuvres de l'Ouest romantique du XIXe siècle et les westerns du XXe siècle.
L'action des Cavaliers des canyons se déroule en 1871, au sud de l'Utah, dans les plaines et les canyons qu'ont popularisé maintes réalisations hollywoodiennes. Jane Withersteen, jeune femme mormone et propriétaire d'un vaste ranch à Cottonwoods, résiste depuis des années aux avances de l'un de ses coreligionnaires, Tull. Elle s'est prise d'affection pour Ben Venters, un jeune vaquero qui s'occupe de ses troupeaux. Le jour où les Mormons veulent châtier Venters sous les yeux de Jane, survient Lassiter, un cavalier vêtu de noir dont la sinistre réputation l'a précédé au village : c'est un pistolero, un tueur de Mormons. Venters, libéré à la suite de l'intervention de ce dernier, part alors sur la piste d'un voleur de bétail, Oldring, qui entretient de troubles relations avec les Mormons. Lassiter, quant à lui, entre au service de Jane et lui explique la raison de sa venue à Cottonwoods : il cherche à retrouver la trace d'une jeune femme, Milly Erne, arrachée à son foyer par un prédicateur mormon. À ces trois personnages s'ajoute celui de Bess, jeune complice d'Oldring que Venters blessera... puis soignera, au cœur d'un labyrinthe de canyons, Deception Pass, dont Oldring a fait sa base arrière.
C'est autour de ces deux couples, Jane Withersteen / Lassiter et Ben Venters / Bess, que s'organisent la narration et les déplacements du roman, dans l'extraordinaire paysage des plateaux et des canyons de l'Utah : village isolé et verdoyant, grande plaine couverte de fourrés de sauge violette, gorges inextricables, structures rocheuses aux formes et aux couleurs extrêmes – notamment Surprise Valley, paradis terrestre où Venters et Bess découvrent l'amour.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne-Sophie Homassel




Le 31 janvier


L'infinie patience des oiseaux, David Malouf (Albin Michel)


Lorsqu'en 1914, Ashley Crowther revient en Australie, dans le Queensland, pour s'occuper de la propriété héritée de son père, il découvre un paysage merveilleux peuplé de bécasses, d'ibis et de martins-chasseurs. Il y fait également la connaissance de Jim Saddler, la vingtaine comme lui, passionné par la faune sauvage de l'estuaire et des marais. Au-delà de leurs différences personnelles et sociales, les deux jeunes hommes ont en commun un véritable amour de la nature. Et ils partagent un rêve : créer un sanctuaire destiné aux oiseaux migrateurs. Loin de là, l'Europe plonge dans un conflit d'une violence inouïe. Celui-ci n'épargnera ni Jim, qui rejoint un camp d'entraînement à Salisbury, ni Ashley, envoyé à Armentières. Seul témoin de la parenthèse heureuse qui les a réunis, Imogen, une photographe anglaise amoureuse comme eux des oiseaux, saura-t-elle préserver le souvenir des moments exceptionnels qu'ils ont connus ? Traduit pour la première fois en français, ce roman signé par l'un des plus grands écrivains australiens contemporains, et publié il y a près de quarante ans, s'impose avec le temps comme un chef-d'oeuvre empreint de poésie et de lumière.

Traduit de l'anglais (Australie) par Nadine Gassie


De l'autre côté des montagnes, Kevin Canty (Albin Michel)


Idaho, début des années 1970. A Silverton, petite bourgade paisible où vit une communauté soudée, la majeure partie des emplois provient de la mine de charbon. La vie y suit son cours, jusqu'au jour où un terrible incendie se déclare dans la mine et fait de nombreuses victimes. Tous les habitants ou presque perdent un être cher dans cette tragédie ; une onde de choc et de chagrin saisit toutes les familles. A la manière de Russell Banks dans De beaux lendemains, Kevin Canty, en décrivant le destin de plusieurs personnages, dont Jordan, une jeune veuve mère de jumeaux, et David, un étudiant qui cherche à repartir de zéro en s'installant dans une autre ville, parvient à saisir la force intérieure des hommes et des femmes quand il s'agit de faire face au drame et à l'inacceptable. Inspiré de faits réels, De l'autre côté des montagnes nous entraîne dans le passé de ces petites villes où les habitants n'ont comme seule échappatoire à la dureté de leur existence que les soirées à boire entre copains. Mais à travers le parcours et le chagrin des personnages qui peuplent cette histoire, celle-ci acquiert une véritable dimension universelle.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne Damour




Keila la Rouge, Isaac Bashavis Singer (Stock) 


« À trente-deux ans, Yarmi comptait déjà quatre séjours à la prison de Pawiak pour vol – sa spécialité étant de forcer les serrures. Il avait aussi été arrêté plusieurs fois pour traite des blanches. À vingt-neuf ans, Keila la Rouge s’était successivement distinguée dans trois bordels, un rue Krochmalna, un rue Smocza et un rue Tomkes. » Dans ce grand roman inédit, le conteur malicieux de la rue Krochmalna, le magicien des synagogues et des bordels, ressuscite le monde disparu de la culture yiddish, un monde de couleurs vives qui devint après la guerre un monde gris de cendres.

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marie-Pierre Bay et Nicolas Castelnau-Bay.


J'espère que cette "petite" sélection vous aura donné de nouvelles idées de lecture. Ma sélection de sorties poches de janvier est ici !

A bientôt pour une prochaine chronique ^^








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